Imprimer cette page

Caroline Gaspard

Caroline Gaspard D.R.

L’aventurière des temps modernes

Hardie et déterminée, elle lance en 2007 Akillis, sa marque de joaillerie, n’hésitant pas à rompre les codes feutrés de la haute joaillerie. La création de bijoux a toujours fait partie de sa vie, comme quelque chose d’inné, dit-elle. À mi-chemin entre James Bond Girl et Catwoman, Caroline Gaspard aime se fondre dans la peau de ces personnages pour créer des pièces révolutionnaires. Conversation avec l’intrépide.

Comment êtes-vous devenue créatrice de bijoux?
Depuis toujours, j’ai une sensibilité créative. Mes parents avaient un ami diamantaire qui apportait souvent des pierres à la maison. À 17 ans, j’ai commencé à dessiner des modèles pour des cadeaux personnalisés. Le premier bijou que j’ai créé a été pour mon père qui ne trouvait pas une gourmette à maillons plats pour la porter avec sa Rolex. C’est ainsi qu’est né le King George.
Je suis une personne optimiste et j’envisage la vie comme une danse, pour laquelle j’ai une grande passion. Mon père, qui est plus raisonnable, m’a fait faire une prépa HEC puis une école de commerce, ce qui m’a permis d’acquérir de bonnes bases de marketing et de gestion.

Que signifie Akillis?
Le nom vient de la mythologie grecque; Achille que j’ai retransformé avec «to kill» pour le côté agressif et provocateur de la marque. Depuis toute petite, je m’intéresse à la mythologie grecque, ses histoires de dieux qui s’envoient des coups de foudre et se lancent des sorts…

À qui s’adresse la marque?
Akillis se veut universelle. Elle s’adresse aux femmes et aux hommes qui osent s’affirmer, aux femmes fatales, aux jeunes branchés, mais aussi aux moins jeunes qui adorent afficher des boutons de manchette balles… Katy Perry, Gisele Bündchen, Rafael Nadal, Keanu Reeves, Lara Stone, Christian Louboutin, James Goldstein, Meryl Streep, Haïfa Wehbé… Toutes et tous ont porté des bijoux Akillis.

Vous avez fait d’une balle de revolver et d’un morceau de puzzle les pièces phares de vos collections… Quelle a été votre inspiration?
Le puzzle, c’est le destin, c’est la vie. Enfant, on adore faire des puzzles, reconstituer quelque chose; et puis la vie, c’est une succession de puzzles qui s’enchaînent. Pour la balle de revolver, lorsque je me suis retrouvée au stand de tir à Moscou – où j’ai suivi l’homme de ma vie –, j’ai ressenti une espèce de peur et d’excitation mêlées à un sentiment de puissance. L’idée de faire d’une balle un bijou était née. Quand on met une balle dans un revolver, on devient une autre personne; c’est pareil lorsqu’on porte un bijou: on devient aguicheur, dangereux. Sans compter le jeu de dire à l’être aimé «tu me tues»!

Lorsque vous nommez un bracelet Attila, montrez-vous une attirance pour les tyrans?
C’est pour le côté barbare et brut. Quand on les porte les uns à côté des autres, ils forment comme une armure. Avec Akillis, les bijoux sont l’apanage des nouveaux hommes guerriers, virils et modernes à la fois.

Parmi vos projets un peu fous...
La ceinture Kalachnikov qui j’espère entrera dans le Guinness Book comme la ceinture la plus chère au monde. Je suis aussi une passionnée de voitures et j’aimerais créer un intérieur de Lamborghini avec le logo en diamants…

Certaines de vos créations sont particulièrement provocantes: un piercing au sein, une jarretière composée de balles...
Le côté érotique fait partie du bijou. Il se pose sur la peau, il a quelque chose de charnel, de voluptueux. Un bijou révèle toujours l’éclat d’une sensualité, sans aucune vulgarité.

De quoi est fait le style de Caroline Gaspard?
D’audace et de sensualité. J’aime le toucher sur la peau. Le bijou doit s’intégrer au corps pour le mettre en valeur, il doit être plaisir et non gêne. Ne pas le sentir quand on le porte mais savoir qu’il nous sublime. Mon style est également ludique, je considère la vie comme un jeu de rôles où l’on revêt un déguisement. Je crée des bijoux qu’on peut porter tous les jours car pour moi le chic et le distingué sont surtout dans la décontraction.

Propos recueillis par Léa Bachour