Curieux quand même de voir ces Libanaises et Libanais, qui se disent profondément déçus et dégoûtés des détenteurs du pouvoir, se muter tout soudainement en adulateurs et glorificateurs de ceux-là mêmes qu’ils n’ont pas cessé de dénoncer et de pointer du doigt comme étant responsables du dépérissement galopant du pays.
Incorrigibles, ils font fi de tout esprit critique et de tout sens des réalités, et se laissent emporter, comme par miracle, par la vague de l’engouement aveugle généralisé.
Où allons-nous? Va-t-on reprendre les mêmes ou leurs clones et poursuivre naïvement la descente au fond du précipice?
Un certain Emile de Girardin s’était exprimé dans les années 1800: «Les ennemis le plus à redouter ne sont jamais ceux qu’on s’apprête à combattre, ce sont les illusions par lesquelles on se laisse aveugler.» Il ne croyait pas si bien dire!
Le culte de la personne a la peau dure au Liban. Les électeurs, toutes régions confondues, qui vont se rendre gaillardement aux urnes le 6 mai, vont-ils voter en faisant abstraction du bourbier dans lequel nous sommes empêtrés?
Ghada Baraghid