Le temple de Bacchus à Baalbeck vient d’être rouvert au public et aux festivaliers lors d’une cérémonie officielle, après une fermeture de 4 ans pour rénovation et ravalement.
Rétrospective sur les artistes internationaux et libanais qui se sont succédé sur ses marches et à l’intérieur du majestueux temple.
Le Temple de Bacchus est le mieux conservé du site de Baalbeck, il figure parmi les merveilles du monde antique. Datant du IIème siècle, il avait été érigé pour démontrer la puissance de l’empire romain. D’architecture romaine, des éléments de l’architecture orientale sont venus s’y greffer. À titre d’exemple, on signale que l’autel qu’il abrite a des dimensions supérieures à celles des sanctuaires romains. La présence des escaliers constitue un autre élément emprunté à l’Orient. Consacré au culte du jeune dieu de Baalbeck, considéré comme une divinité solaire, seuls quelques initiés y étaient admis.
Le temple de 69 m x 36 m se dresse sur un podium de 5 m de haut auquel on accède par un escalier de 33 marches. Sa porte monumentale, haute de 13 m,
décorée d’un enchevêtrement de vignes, d’épis de blés et de figures mythologiques, constitue l’un de ses plus beaux attraits.
Ce temple qui a subi, au cours des siècles, les ravages des séismes, et des destructions… puis récemment, ceux des batailles pendant la guerre de 1975, trône toujours très fier grâce aux travaux entrepris au cours des cent dernières années par des archéologues et architectes allemands, français et libanais.
Très discrets pour ne pas altérer le temple de Bacchus, les derniers travaux, entrepris en 2012 et terminés 4 ans plus tard, sont appelés à durer encore plus ou moins 50 nouvelles années. Leur coût s’élevant à environ $ 800 000, les fonds furent assurés par la banque Mondiale, l’Italie avec la collaboration du CDR. Sur le site, 4 restaurateurs italiens, des équipes techniques locales et 150 ouvriers étaient à pied d’œuvre. C’est que la tâche était complexe: en plus du ravalement il a fallu remédier aux problèmes d’érosion de la pierre, à l’eau, aux champignons microscopiques et aux lichens, ce qui a acidifié la pierre et l’a fragilisée, provoquant de fortes dégradations. Parmi les moyens utilisés, le décapage au laser pour les parties fragiles et les fresques, un travail minutieux exécuté mm par mm.
Elga Trad