Le luxe sublime la mariée
Fondées à près d’un siècle d’intervalle, les deux Maisons ont décidé d’unir leurs savoir-faire le temps d’une saison afin d’offrir aux futures mariées une collection où la robe et la parure de bijoux dialoguent en harmonie.
Résultat: 9 robes imaginées par le styliste et autant de bijoux signés Lalique, présentés le temps d’une exposition commune dans le salon de la boutique Lalique rue de la Paix.
L’univers du bijou Lalique
Il est vrai que l’on a tendance à tout de suite associer la Maison Lalique à l’univers de la cristallerie. Et pourtant, René Lalique fut avant tout un joaillier. Après avoir créé pour de grandes Maisons tels que Cartier et Boucheron entre autres, il fonde son propre atelier dans le quartier de l’Opéra à Paris. Ses créations sont dans l’air du temps. Il s’inspire des tendances artistiques en vogue: japonisme, Art Nouveau… Le tout avec une liberté défiant tous les codes établis. À une époque où les joailliers privilégiaient la profusion de pierres précieuses, René Lalique ne pense que textures et formes. Il n’hésite pas (oh! hérésie!) à mélanger pierres précieuses, ivoire, nacre, émail ou simplement du verre… du moment que l’association est belle! Ses créations sont de véritables sculptures miniatures qui séduisent une clientèle à l’esprit avant-gardiste.
Ce n’est qu’au début des années 1900 que le jeune joaillier se lance dans la verrerie à l’instigation de François Coty, un parfumeur qui lui demande de réaliser un flacon de parfum. S’ensuit une longue collaboration qui va révolutionner l’univers du parfum; pour la première fois les senteurs étaient proposées à des prix raisonnables dans de jolis flacons aux formes attractives.
L’avènement de l’Art Déco va marquer le triomphe de celui qui est devenu le «designer» (avant la lettre) le plus couru de son époque.
Vases, sculptures, bijoux, mais aussi de grands projets de décoration intérieure notamment de trains et de paquebots.
C’est l’héritage de ce grand homme qui perdure encore aujourd’hui. Un héritage que l’on retrouve dans la collection de haute joaillerie «La Divine» lancée en octobre dernier lors d’une exposition dans la boutique de la rue de la Paix où les bijoux de la mariée côtoyaient 9 robes Couture conçues pour l’occasion par Christophe-Alexandre Docquin.
Des pièces inspirées de l’univers de Sarah Bernhardt qui était la plus prestigieuse ambassadrice de l’art de René Lalique. Pour la tragédienne au goût avant-gardiste, le bijoutier pouvait laisser libre cours à sa créativité réalisant des pièces jugées parfois provocatrices mais divinement belles. De vraies hymnes à la femme!
M.P.