Les intolérances, c’est tendance! Bio. Paleo. Vegan. Sans gluten. Sans lactose. Wheat free. Au soja. Farine de riz, de pois chiche… Lait d’amande, de quinoa… Madame apprend un tout nouveau vocabulaire, culinaire!
Le beurre est dédiabolisé. La guerre au sucre, elle, est déclarée. Bon un peu de «coconut sugar» dans le café, ou une trace de miel dans ses gâteaux, peut se frayer son chemin, de temps en temps. Mais Madame veut bien l’admettre, une fois qu’elle s’en est déshabituée, ce goût sucré ne semble plus nécessaire à sa vie… Il est loin le temps où elle faisait des fringales, ces «Sugar cravings», incontrôlées. De nouvelles habitudes, meilleures, ont pris place.
Aussi, quand elle est seule, Madame jamais n’achètera du Nutella rien que pour elle. Mais, elle n’a pas encore pensé imposer à ses invités sa discipline alimentaire, son hygiène de vie… Pour leur plaisir, histoire de bien recevoir à sa table, elle a ravalé son reflexe – diététique – premier, et leur a concocté un menu bien gourmand. La voilà, pourtant, qui se retrouve en porte - à - faux! Gros moment de solitude: lorsqu’à la fin d’un dîner bien arrosé et bien animé, au détour d’une conversation – traitant de la nourriture saine, tiens! –, en bonne maîtresse de maison elle annonce le dessert… Une crème glacée au Nutella. Qui fera l’effet d’une bombe. Silence gêné. Petite bouche. Refus polis… Heureusement qu’elle avait prévu la salade de fruits rouges fraîche et printanière (sans sucres ajoutés).
Il faut dire que même ceux qui ne souffrent pas d’intolérances alimentaires se sont pliés à cette tendance du bien manger. Combattre la malbouffe coûte que coûte. Quitte à prôner un retour aux sources. Aux produits naturels. Aux recettes de grand-mère.
Régression? Non. Appelez cela être dans l’air du temps. Sauf que la grand-mère de Madame n’est plus là. Et les souvenirs de la maison ancestrale du village, des récoltes saisonnières, sont bien vieux… Alors, Madame, la citadine, pioche dans sa mémoire, et tente de retrouver des souvenirs de quelques week-ends passés dans cette demeure de campagne familiale. Elle cherche dans sa ville ce qui pourrait bien la ramener vers des valeurs plus authentiques. Pas si difficile: elles sont de plus en plus nombreuses les échoppes qui ont flairé la bonne affaire et qui veulent lui rendre la vie plus saine. Les appellations marketing pullulent: commerce équitable, fait maison, produits du terroir… Dans sa ville, y a même un marché consacré à tout ce qui est bon (pour elle?) le week-end. Ils sont tous descendus de leurs montagnes pour lui ramener les trésors de leur terre. Et ils invitent aussi Madame à se rendre dans des maisons d’hôtes, un concept inventé pour rendre plus sexy la promenade à la montagne ou aux villages éloignés, où on rechignait à aller visiter les aïeuls lorsqu’on était petit. Mais, pour cela, Madame devra payer le prix fort…
Vous l’aurez compris. Désormais, c’est tendance de se mettre au vert le week-end. De se rendre au village pour se ressourcer. De faire sa propre cueillette. Tiens, c’est peut-être cela le prochain must: directement cueillir soi-même sa feuille. Et la mâcher sur le tas. Histoire d’être sûr que non, notre nourriture n’a pas été transformée. Alors tant qu’à être avant-gardiste, Madame a décidé de mettre un pied à terre, et de brouter. Vous suivez la tendance?
L.Z.
