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PAVÉ DE SAUMON AUX GRAINES DE CHIA

Mme à Beyrouth

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Ode à la différence

madameabeyrouth.blogspot.com madameabeyrouth.blogspot.com D.R.

Au Liban, une bien-pensance souvent bon enfant, mais parfois obtue et cultivant sciemment l’obscurantisme, se permet encore de stigmatiser une femme ou un homme célibataire, marié ou divorcé, de la façon la plus réductrice… Ou d’interdire des festivités, car célébrant une sexualité qui n’est pas de son goût.

C’est de l’ordre de la violence psychologique, cette pression sociale, sur des femmes et des hommes qui n’ont rien demandé à personne, sinon qu’on les laisse vivre leur vie comme ils ou elles l’entendent. Qu’on ne leur appose pas une date de péremption, un mode d’emploi et une trajectoire toute définie. Que le célibat soit un choix ou qu’il soit subi, là n’est pas la question. Finalement, cela est de l’ordre de la vie privée. Mais eux ne se privent pas. De s’immiscer dans ce qui ne les concerne pas. De discuter des raisons qui portent une femme à écarter les jambes ou pas. À accorder sa main au premier venu, ou au dernier homme disponible. Ou encore de chercher les causes qui font qu’un homme soit attiré par une femme plus âgée, plus grosse, plus ridée, non botoxée… Non, qu’il soit sapio-sexuel n’en fait pas un homosexuel: un cerveau bien fait, qu’il soit féminin ou masculin, cela peut être si séduisant, si excitant… N’en déplaise à la sacro-sainte planète Botox!

Qu’une personne ne se sente pas obligée de s’enfermer dans une des cases qui lui est allouée à la naissance. Qu’elle fasse de la résistance. Qu’elle s’accomplisse à sa façon sans peur d’être stigmatisée. Qu’elle décide de vivre un amour, une relation, un mariage selon ses conditions à elle. Qu’un homme soit différent. Tiens, qu’il aime un autre homme, par exemple. Que deux personnes trouvent leur voie. Tant mieux pour elle, lui, pour eux. Le reste ne nous regarde pas. Mais, que des femmes et des hommes aient réussi à se libérer de ces modes de pensée et de fonctionner ne peut que faire hurler. Les chantres de la bien-pensance qui affichent souvent un bonheur que tous ne vivent pas en réalité. Prisonniers de choix subis, suivis, édictés, n’ayant eu ni la curiosité ni le courage d’aller se forger une existence issue d’expériences propres, et d’écrire un récit personnel, ils ne sauront pas respecter le choix libre de leurs amis, de leurs enfants, ni comprendre puis approuver ce qui rendra ces derniers heureux.

Le qu’en-dira-t-on, cela fait sourire Madame. Non, ne rien avoir à cirer de ce que les autres pensent. Même si les gens ne vont pas comprendre… Même s’ils vont juger. Jaser. Ne pas en avoir cure, et continuer sa route. Justement, Madame respecte ceux qui ont le courage d’assumer un choix de vie libre envers et contre tous. Et qui ont dans le collimateur, cette satisfaction d’être en accord avec eux-mêmes, et de suivre leur propre voie. Même si le combat est trop dur. Même si on ne le gagne pas toujours.

Ce qui la désole, c’est d’asséner des vérités toutes faites à un couple qui a su vivre sa différence. Pourquoi ne pas accepter que quelqu’un puisse suivre un chemin propre, soumis à d’autres codes, et ainsi paver la voie à de nouveaux possibles…?

Le diktat de la majorité, quelle horreur! La vie est d’un ennui quand on ne l’a pas choisie selon nos envies propres. Mais juste pour se fondre dans une supposée normalité. Chacun sa différence. Un chemin de vie, c’est si personnel.

Comme le dit le philosophe, «chacun porte en lui le sens qu’il donne au monde». Méditer cette phrase, pour éviter de perdre tant d’énergie à se mêler de la vie privée des gens. Le bonheur, cette chose si difficile à obtenir et après laquelle on court tous… Le bonheur est affaire personnelle. Que celui qui le trouve s’y accroche. Chacun sa route. Chacun son choix. Basta.


L.Z.

 

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Editorial

La taille disproportionnée des ciseaux que manipule Dame Anastasie au Liban semble inversement proportionnelle à l’esprit de finesse dont elle est supposée être dotée.

À en juger de ses actions, on serait tenté de croire que les Libanais sont dans l’ensemble totalement dépourvus de clairvoyance et de maturité, atteints d’un syndrome de débilité profonde ou d’un déficit aigu d’intelligence. On serait aussi tenté d’en déduire que l’équilibre du pays est si chancelant qu’il suffit d’un mot, d’un tweet, d’une image, d’une scène pour que tout l’édifice s’effondre.

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