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Lisons!

Lisons!

«Lire ensemble», c’est le slogan choisi pour le Salon du livre francophone de Beyrouth, édition 2016. Un vrai bol d’oxygène, que ce rendez-vous dont les Libanais ont bien besoin, qui mobilise éditeurs, auteurs, libraires, bédéistes, conférenciers, ainsi que lecteurs de tout âge…
Classé troisième salon francophone au monde après Paris et Montréal, il aura attiré l’an dernier, 80 000 visiteurs et 180 auteurs, et servi d’écrin à quelque 150 conférences, débats et tables rondes.

Il est vrai qu’une partie de la population libanaise reste, malgré l’omniprésence de la langue anglaise, attachée au français par nostalgie pour certains ou, pour d’autres, par amour pour cette langue réputée porteuse de valeurs humanistes de diversité, d’égalité, de tolérance, de justice…

Mais, il est vrai aussi qu’au-delà de cette joyeuse parenthèse de novembre, la lecture au pays du cèdre – toutes langues confondues – se porte mal pour ne pas dire qu’elle rend l’âme petit à petit.

Phénomène universel, diriez-vous, à l’heure de Google, Facebook et autres réseaux sociaux… En tout cas, le Liban loin de déroger à la règle, est le premier à l’appliquer. Le livre, ce vecteur de savoir, ce véhicule d’imaginaire, cet outil indispensable au développement personnel est désormais relégué aux oubliettes par les jeunes. La proportion des universitaires qui lisent serait passée de 40% en 2007 à 1% en 2013, selon un sondage mené auprès de 3 000 étudiants dans 3 universités privées par Pamela Chrabieh, professeur et docteur en Sciences des religions.
Triste constat.

Comment faire pour contrer cette affligeante tendance? Agir, tenter de familiariser les petits dès leur plus tendre enfance au plaisir de tenir un livre entre les mains, à celui d’apprécier une histoire par le texte et par l’image, tenter de les initier au bonheur d’avoir une fenêtre ouverte sur l’imaginaire…

Pour que cette activité si enrichissante qui a pour nom lecture ne tombe en désuétude et nos jeunes en inculture.

Ghada Baraghid