Imprimer cette page

Colère et émotions

Colère et émotions

Mars, le mois le plus féminin de l’année! Sur son agenda, un triple rendez-vous avec la Francophonie et ses valeurs de tolérance et d’égalité, la Journée internationale de la femme, et la fête des mères qui coïncide avec le début du printemps. Un rendez-vous ensoleillé qui met du baume au cœur et nous incite à prendre la bonne résolution de renouer, malgré tout, avec l’espoir!

Avez-vous lu «espoir»? Dans la foulée des émotions que ce mois printanier véhicule, on se met spontanément à rêver sans le vouloir, à tenter de se réconcilier avec des mots que l’ambiance dans le pays a éliminés depuis un bout de temps de notre dictionnaire de bons Libanais enlisés dans un indescriptible bourbier en attendant la délivrance!
Bien que le Liban soit dans la tourmente, il continue et continuera à pratiquer avec conviction la langue de Molière, à être un témoin modèle de diversité, de convivialité et de dialogue, ces valeurs essentielles véhiculées par l’Organisation internationale de la Francophonie dont il est un membre actif.

En revanche, la Journée internationale consacrée à la femme vient nous placer face à nos démons. Comment ne pas s’indigner, comment ne pas se révolter contre la discrimination qui continue à être pratiquée envers la femme au Liban où des lois obsolètes et absurdes la privent de droits élémentaires comme celui de transmettre sa nationalité à ses enfants? Comment ne pas s’indigner en pensant à ces femmes qui ont perdu la vie lâchement assassinées par un membre de leur famille, alors que les meurtriers réussissent encore à échapper à la justice ou écopent de peines dérisoires? Comment ne pas briser le silence pour dénoncer haut et fort les maltraitances dont la femme est encore victime en ce début de XXIème siècle?

Oui mais, le bonheur, en mars, est dans l’hommage rendu le 21 mars à cette maman tendresse toujours présente à nos côtés, prête à nous entourer, à nous serrer contre son cœur. Le bonheur est aussi dans l’émotion et la nostalgie que suscitent en nous le souvenir de cette autre maman, partie sans faire de bruit vers d’autres cieux, nous laissant dans son sillage une affection et une douceur sans bornes.

Ghada Baraghid