C’est au nom de la femme, de la féminité et du féminisme que Heiny Srour a piloté sa vie, sa profession, ses bonheurs et ses malheurs. «On paie très cher le prix d’être pionnière», dit-elle. Première femme cinéaste à tourner sur la ligne rouge, Heiny Srour a passé trois mois, en 1971, dans la province de Dhofar, aux côtés du Front populaire pour la libération d’Oman, sous les bombardements, dans les déserts, traversant 800 km à pied, parfois 14 heures d’affilée au risque de sentir son corps la lâcher, et souhaiter la mort pour ne pas mettre en péril la vie des personnes qui l’accompagnent, qu’il s’agisse de son équipe ou des membres du Front, mangeant du riz une fois par jour, deux tasses de thé par jour, dormant à même le sol, dans des grottes…