À l’occasion des dix ans du vin Ixsir, ce vin «nouvelle vague», Femme s’est entretenu avec Etienne Debbané, P.-D.G. d’Ixsir.
Quel bilan pour les dix années passées?
Quand on repasse en revue tout ce qu’on a fait, cela paraît extrêmement long, mais aussi cela s’est passé à la vitesse de l’éclair. Quand il y a de la passion, on ne compte pas, on ne sent pas le temps passer. Qu’il s’agisse des vins, des jardins qu’on a plantés, de la cave qu’on a montée, de la vieille maison qu’on a réhabilitée, la terrasse qu’on a aménagée, tout a été réalisé avec beaucoup d’amour, de plaisir. En plus, le vin est un produit magnifique, car on ne sait jamais à quoi s’attendre. C’est la grande inconnue. C’est toujours une expérience excitante, chaque phase apporte un plaisir nouveau, de nouvelles joies, et une inconnue. Et chaque année, on apprend un peu plus, et on fait un peu mieux. Notre devise, c’est la qualité. Faire le meilleur possible, c’est notre obsession.
Quelles sont les particularités d’Ixsir par rapport au marché local?
On dit que c’est un vin de la montagne, alors que la plupart des vins libanais proviennent de de la plaine de la Békaa. Dans le temps, le Liban c’était pratiquement la montagne, les kouroums étaient dans les villages. On s’était donc dit qu’on va créer un vin de la montagne, et faire revivre certains terroirs oubliés. Nous disposons de six sites de vignobles dans six régions différentes; le plus au sud est situé à Jezzine, le plus au nord, à Aïnata, le plus à l’est est à Héloué, presque sur la frontière syrienne, et le plus à l’ouest est à Batroun. Diversité dans les terroirs, dans les cépages, dans les altitudes, dans le vin; notre vin a une richesse et une complexité qui proviennent de cette diversité. Notre vin est un peu une expression de la mosaïque et de la diversité libanaises.
Parlons chiffres, combien de bouteilles produisez-vous par an? Sont-elles destinées au marché local ou à l’export?
Aujourd’hui, nous produisons entre 450 000 et 470 000 bouteilles. Et lorsque nous parviendrons à notre maximum, car nous n’avons pas encore atteint notre vitesse de croisière, le nombre s’élèvera dans deux ou trois ans à 600 000 / 650 000 bouteilles. Actuellement, 40% sont destinés au marché local et 60% à l’export. Parce qu’aujourd’hui, étant donné que nous ne produisons pas assez, nous privilégions le marché libanais. Un vin doit être fort d’abord dans son pays! Ensuite, la construction du marché est en cours, on s’adresse surtout aux jeunes, aux millenials, avec un vin nouvelle vague. Chaque année on plante un peu plus et notre production augmente, jusqu’à atteindre notre vitesse de croisière.
De quelle manière fêtez-vous les dix ans d’Ixsir?
Pour nos dix ans, toujours pour souligner la diversité que l’on célèbre, on a procédé à l’assemblage de trois millésimes. Les meilleurs de ces dix dernières années, et les trois plus belles cuves, pour les mettre dans une seule bouteille. On a obtenu ainsi "la bouteille du 10e anniversaire", qui est composée de trois millésimes, issus de trois années différentes. C’est une première au Liban. Ce vin a un goût extraordinaire, il résume trois magnifiques produits en une seule bouteille. Nous en proposerons 3 000 bouteilles numérotées. Ce vin-là sera présenté dans un coffret avec un livre illustré de 120 pages qui relate la diversité de la montagne libanaise et l’histoire d’Ixsir. Nous allons également lancer notre arak.
N.R.