la question de notre rapport frénétique au temps se situe au cœur de la «Slow Attitude» promue par des philosophes et autres psychothérapeutes. Cette sagesse arrive à point nommé… Nous vivons à l’ère de l’exacerbation de l’individualisme: culte de l’urgence, règne du plaisir immédiat – en premier le plaisir sexuel, bien sûr! –, réussite consistant en un cumul de performances tous azimuts. De l’introduction d’un «droit à la déconnexion» au dernier ouvrage de la papesse des médias numériques, Arianna Huffington, militant pour une redéfinition de la réussite(1), l’actualité incite tout un chacun à lever le pied… tout en prenant son pied!
Lentement, doucement
Tour à tour tabou, puis libéré, l’acte sexuel est aujourd’hui stressé et bâclé. Usés par leur train de vie, obnubilés par l’exigence de rapidité et d’efficacité, les couples ne prennent plus le temps de construire leurs ébats, devenus une affaire de quelques minutes. Alors, pour retrouver le plaisir sensuel de l’effeuillage, prendre le temps pour tester des nouveautés, être à l’écoute de son partenaire et faire durer ou rétablir les préliminaires, le sexe se fait slow. Faire l’amour ne doit pas se réduire à l’orgasme, c’est un processus de partage et de découverte.
Marianne Saradar Barakat