Débat entre Monika Schmutz Kirgöz, l’ambassadrice de Suisse, et Reine Raad, membre du Swiss Business Council - Lebanon
À l’occasion de la Journée Internationale de la Femme, le 8 mars, suite à la diffusion du film «The Divine Order» qui raconte la lutte pour l’accès au droit de vote des femmes en Suisse dans les années 70. Monika Schmutz Kirgöz, ambassadrice de Suisse au Liban, et Reine Raad, représentante d’une institution financière Suisse au Liban et membre du Swiss Business Council - Lebanon, établissent un parallèle entre le Liban et la Suisse relatif au rôle de la femme dans la société.
La perception de la femme, telle que présentée dans le film, était restée assez archaïque dans les années 70. Reste-t-il des efforts à faire en Suisse?
Monika Schmutz Kirgöz. Si la Suisse a bien avancé en matière de lois en faveur de la femme, cette évolution n’est pas encore parfaite. Par exemple, un projet de loi pour l’égalité des salaires entre hommes et femmes pour un poste équivalent a récemment été rejeté. L’argument avancé est qu’il ne faut pas mettre des contraintes supplémentaires sur les entreprises. S’il y a des progrès au niveau des lois, cela ne veut pas dire que la mentalité a nécessairement changé, du moins pour une certaine catégorie de la population. Par exemple, il faut savoir que l’un des principaux partis politiques suisses continue de prôner un discours plutôt traditionnaliste sur le rôle de la femme.
Reine Raad. Pour ma part je constate que dans l’environnement professionnel suisse dans lequel je suis plongée, on n’hésite pas à confier des postes de responsabilité aux femmes. Je suis, par exemple, la première femme à être nommée comme représentante au Liban. D’ailleurs, plusieurs femmes ont récemment été nommées à des postes de direction importants à notre siège social en Suisse. Je sens vraiment une dynamique positive envers les femmes et un grand respect face aux multiples tâches qu’elles assurent pour trouver l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Ceci dit, mon expérience personnelle ne reflète peut-être pas la réalité actuelle en Suisse.