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Biennale de Venise Zad Moultaka

Biennale de Venise Zad Moultaka Milad Ayoub.

«Recentrer l’homme, repenser la spiritualité»

Artiste plasticien et compositeur, Zad Moultaka représentera le Liban à la 57e Biennale internationale d’art contemporain de Venise (du 13 mai au 26 novembre 2017) avec son œuvre Sacrum. Il en parle à Femme.

Recentrer l’homme au cœur de la nature: «Un acte absolument primordial aujourd’hui, la responsabilité de tous, et celle de l’artiste aussi», affirme Zad Moultaka. C’est dans ce cheminement de pensée et de spiritualité que s’inscrit son œuvre, construite pour la 57e Biennale de Venise, à travers laquelle il représente son pays le Liban. Son intitulé: Sacrum. Le sacrum, c’est cet os situé au bas de la colonne vertébrale, là où se trouve la queue de l’animal et qui n’existe plus chez les humains. «C’est aussi l’os du squelette qui disparaît en dernier, ajoute Zad Moultaka. Ce qui renvoie aux anciens qui considéraient que cet os-là permettait à l’homme de renaître.» Dans cette notion de renaissance réside le sacré et le rapport au sacré.
«Un clin d’œil à cet os, à l’homme qui est un être fini, alors qu’il se prend aujourd’hui pour un maître omnipotent. Et c’est justement parce qu’il refuse cette réalité-là qu’on se tourne de plus en plus vers l’argent, vers un monde matérialiste dépourvu de dimension spirituelle, vers une forme de pouvoir absolument absurde. C’est aussi une façon de dire qu’il faut renaître, d’une autre manière, se régénérer par la nature, par la terre. Je pense qu’il est important de repenser le spirituel, de recentrer l’homme sur une autre dimension.»

Comme un chaman
Une dimension qui trouve ses racines au plus profond de la terre, au cœur de la symbolique de la grotte, «un cheminement vers l’intérieur, affirme Zad, le ventre de la terre, le ventre de la mère. C’est un cheminement presque initiatique, comme dans le chamanisme où on rentre sous terre pour aller en quête d’autres énergies.» De la Grotte de Jeita au Liban, qui l’a de tout temps fasciné, à la Grotte Chauvet en France, qu’il a eu l’occasion de visiter il y a quelques mois alors qu’elle est fermée au public, de ces deux expériences aussi puissantes et aussi merveilleuses Zad Moultaka a créé Sacrum.

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