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Jean Michel Jarre

Jean Michel Jarre AFP.

 “Une vision panoramique de la musique”

Alors que s’ouvre le festival de Baalbeck le 22 juillet, l’artiste pionnier de la musique électronique est attendu le 30 juillet sur les marches du Temple de Bacchus. Il promet un concert show spécialement conçu pour le festival, avec jeux de lumières et lasers, en collaboration avec le We Group. Un spectacle tonique et magistral, digne de l’écrin, qui l’abritera.

Qu’est-ce qui vous a amené à la musique électronique?
La musique est dans mes gènes du côté de mon père. Par ailleurs, mon grand-père était aussi un bricoleur, inventeur notamment du Teppaz, le premier tourne-disque portable. Donc, après des études d’harmonie et de contrepoint au Conservatoire de Musique de Paris, je suis allé explorer les travaux de Pierre Shaeffer, le père de la Musique Concrète, au Groupe de Recherche Musicale. L’approche de Schaeffer m’attirait d’autant plus qu’il prônait que la musique est non seulement composée de notes, mais de sons… tout genre de sons, naturels comme la pluie, le vent ou des talons sur des pavés, mais aussi des sons que l’on fabrique avec des machines… Après avoir bien profité de mon apprentissage, j’ai voulu introduire toutes ces notions dans mes compositions. Cette approche a en effet donné naissance à un son «différent». Aujourd’hui je me sens moins seul, car la musique électronique est devenue, au-delà d’un genre musical, la façon de composer et de produire la musique de notre époque.

Précurseur en matière de musique moderne dans les années 60; comment s’est déroulé votre parcours par la suite?
On ne le sait pas quand on est précurseur, ce n’est qu’avec le temps que l’on gagne ce genre de statut; mais ce qui a changé ma vie, c’est d’avoir rencontré la réussite avec mon «son» à moi… et ensuite de continuer fidèlement dans cette voie.

Quelle est la musique que vous appréciez et celle qui vous influence?
J’aime la musique et beaucoup de genres, tels que le classique, le jazz, la pop… Je peux dire que mes influences vont de Stravinsky à Chet Baker, de Debussy aux Beach Boys, à The Who…

Quelques détails sur votre nouvel album «Electronica Volume II, The Heart of Noise»?
Ce double album est né d’une envie de réunir autour de moi, des artistes et des musiciens liés directement ou indirectement à la scène électronique, recouvrant quatre décennies, depuis que j’ai été surpris à faire de la musique électronique moi-même. J’ai eu la surprise de voir que tout le monde a accepté mon invitation. J’ai donc composé en fonction de l’univers de chaque artiste tout en lui laissant suffisamment d’espace pour qu’il puisse s’exprimer à son tour. Je souhaitais en effet marier nos ADN de la manière la plus équilibrée possible. Il ne s’agit pas de simples «featurings». Derrière chaque collaboration il y a une raison: en termes de musique, de son et en termes d’inspiration, c’est ce qui fait l’essence même d’Electronica. Aujourd’hui la musique électronique est partout, il n’y a plus de barrière entre les genres.

Elga Trad

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