À part la dégradation des services offerts aux habitants de la ville en matière de sécurité, de distribution d’eau et d’électricité… À part la détérioration croissante de la qualité de l’air, de l’eau de mer, la prolifération des constructions chaotiques qui polluent le paysage urbain et altèrent l’âme de la cité… À part l’expansion du parc automobile, l’aggravation des émanations de CO2 rythmées par le vacarme des klaxons, marteaux-piqueurs, citernes… À part les poubelles puantes à ciel ouvert, débordantes de détritus de tout genre, qui jalonnent les rues et ruelles même les plus chics, à part la chaussée et les trottoirs cabossés, à part les travaux inachevés, y a-t-il du neuf à Beyrouth?
Dans cette «capitale du béton», comme la surnomment Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette dans leur guide intitulé Beyrouth 2013, il «existe 0,8 m2 d’espace vert par habitant soit une superficie cinquante fois inférieure à celle recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé (40 m2)», et pourtant la construction de tours résidentielles qui pointent leur nez jusqu’au ciel se poursuit de façon effrénée, les grues géantes font partie du paysage quotidien alors que l’infrastructure en place reste rudimentaire et obsolète…
Quoi de neuf à Beyrouth?
Étonnamment, les gens. Et avec eux, l’inspiration qui se renouvelle tous les jours dans une capitale à la croisée des invraisemblances et de tous les possibles.
À Beyrouth, on continue à rêver malgré tout.
Ghada Baraghid.