CRÉATIVITÉ ET AUDACE

Cinq ans déjà que les Libanais se pressent pour visiter Beirut Art Fair, bol d’oxygène artistique dans un pays secoué par d’incessantes crises politico-sécuritaires. Cette année aussi, c’est un bon cru qui nous a été offert avec 47 galeries provenant de 14 pays. Femme Magazine est allée faire un tour.
 

Une rentrée marquée par une activité culturelle intense. C’est ainsi qu’on peut qualifier ce mois de septembre exceptionnel qui a vu la capitale accueillir une foire d’art contemporain (BAF) dont le but est de valoriser les spécificités de la zone MENA-SA (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Asie du Sud). En marge de cet événement majeur présidé par Laure d’Hauteville, l’art a investi les ruelles du Centre-Ville en vue de conquérir un nouveau public.

Beirut Art Week, qui a bénéficié du soutien du ministère de la Culture, de la Municipalité de Beyrouth et de la société Solidère, a permis à des installations monumentales de bénéficier d’un cadre historique avantageux. Des expositions off ont envahi l’espace artistique beyrouthin: les statues de Michel Basbous au Beirut Exhibition Center (BEC), les œuvres de Giuseppe Penone au Beirut Art Center (BAC), les photos de Frank Perrin à Station et la collection de la galerie parisienne «Kamel Mennour» à la Metropolitan Art Society.

Un programme chargé était proposé aux visiteurs du BAF qui ont pu s’initier à la technique de la gravure grâce à l’enthousiasme communicatif de Fadi Mogabgab et découvrir des artistes indiens confirmés et émergents, réunis autour du thème du Dharma (ordre universel cosmique) symbolisé par une roue. Ce pavillon est le fruit des efforts de Fabrice Bousteau, une des personnalités artistiques les plus influentes du moment sur la scène internationale. Les vidéastes étaient aussi à l’honneur grâce au curateur Silke Schmickl ainsi que les jeunes designers libanais dont le travail a été présenté à Philippe Trétiack, invité d’honneur et journaliste à Beaux-Arts Magazine.

Quant à la photographie, médium de plus en plus recherché par les collectionneurs, elle bénéficie d’un intérêt particulier dans le mécénat d’entreprise à travers le monde et aussi au Liban. Pour la troisième année consécutive, Byblos Bank a invité les jeunes photographes libanais de moins de 45 ans à participer à un concours. La lauréate, Myriam Boulos, désignée par un jury présidé par Renaud Bergonzo, directeur d’Acte2galerie (Paris) aura la possibilité de présenter ses clichés lors d’une exposition solo dans les locaux du siège central de la banque et sera encouragée et conseillée par des professionnels.

Dans l’impossibilité de parler de toutes les œuvres, nous avons choisi de vous faire partager nos coups de cœur.

Joëlle Zebouni