COQUILLES SAINT-JACQUES SAFRANÉES
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Hrair Sarkissian La guerre, l’exil et l’avenir incertain

Le Musée Sursock accueille, jusqu’au 2 octobre, la première exposition personnelle au Liban de l’artiste arméno-syrien, Hrair Sarkissian.

«Le mal du pays», la nostalgie de sa Syrie natale, ce sont les thèmes que l’artiste-photographe Hrair Sarkissian dévoile dans sa première exposition personnelle au Liban, Homesick, au Musée Sursock. «Avec l’art qui devient plus global et la vie des artistes transitoirement transnationale, le chez-soi (home) est devenu un sujet fréquent dans l’art contemporain, un motif familier à travers lequel on aborde diverses questions comme le déplacement culturel, la perte, la mémoire et le passé, écrit la Revue Nafas. Sarkissian n’est pas le premier des artistes contemporains à présenter une réplique exacte d’un chez-soi… Mais ce qui distingue son projet… c’est l’avenir éventuel de cette réplique.»

Dans son installation-vidéo Homesick (2014), on est devant une reproduction très réaliste de la maison de son enfance à Damas, faite de béton et de métal, où ses parents continuent d’habiter. Alors que la bâtisse risque de s’effondrer, l’artiste dirige son objectif vers lui-même, se montrant en train de la détruire; il ne cesse d’y lancer un objet hors-champs de la caméra, ne s’arrêtant que lorsqu’il est à bout de souffle ou pour déplacer quelques décombres. La destruction de cette réplique passe à la fois par une «purification» et un plaidoyer qui préconise l’autodestruction pour précéder la destruction par les autres.

Hrair Sarkissian a quitté Damas en 2008 et n’a pu y retourner depuis. Damas, où il est né (1973), où il a reçu une éducation de base en matière de photos au studio de son père, avant de poursuivre ses cours à l’École Nationale Supérieure de la Photographie à Arles en France, puis à Amsterdam, aux Pays-Bas, où il a terminé, en 2010, son BFA en Photographie à la Gerrit Rietveld Academie.

Le travail de Hrair s’inspire le plus souvent de la relation personnelle qu’il entretient avec les personnes et les géographies. Ses photographies, réalisées minutieusement avec un appareil photo grand format, permettent d’entrer plus en profondeur dans la scène et révèlent lentement des détails importants, évoquant histoires omises et lieux oubliés. Sarkissian s’intéresse aux petites histoires de tous les jours, celles qui disparaissent souvent sans qu’on s’en aperçoive et sans regrets.

Parallèlement à Homesick, la vidéo Horizon (2016) est une méditation visuelle sur le dangereux voyage que sont contraints de faire ceux qui fuient les conflits. La vidéo retrace l’exode par l’une des routes les plus empruntées de Kas, sur la côte sud-ouest de la Turquie, jusqu’à l’île de Megisti à la pointe sud-est de la Grèce en passant par le détroit de Mycale. Pour beaucoup, cette épreuve représente le début d’un voyage encore plus périlleux vers un inconnu précaire de réfugié. Ces deux œuvres représentent le sentiment de perte et d’appréhension; le manque d’une base solide, d’un foyer doublé de la crainte du futur.


N.R

 

 

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Editorial

Pas besoin de présenter Lucky Luke. Tout le monde connaît le célèbre cowboy à la mèche noire qui sillonne le Far West sur son cheval blanc à la recherche des bandits qui sèment la terreur dans les villages. L’homme «tire plus vite que son ombre», comme l’a voulu le bédéiste Morris, mais il n’aurait jamais imaginé trouver autant de compétiteurs dans un petit coin de terre, nommé Liban, niché sur l’autre rive de la Méditerranée.