Connu pour ses robes noires et blanches, Stéphane Rolland, officiellement couturier depuis 2007, est plus que tout un sculpteur. Il suffit de jeter un coup d’œil sur les profondes échancrures de ses longues robes-fourreaux… Toujours à la recherche du mouvement dans ses coupes, ce couturier cisèle le corps féminin tout en volupté… Nous l’avons rencontré lors de son énième passage à Beyrouth.
À 21 ans, vous voilà déjà chez Balenciaga… Votre carrière débute très tôt… Un hasard?
Non. En tout cas, ce n’était pas vraiment calculé. À l’époque, les études à la Chambre Syndicale de la Haute Couture ne s’étalaient que sur deux années. Aujourd’hui, il faut quatre ans. De plus, j’ai eu la chance de signer très vite mon contrat avec Balenciaga. J’ai fait un stage de trois mois et, au bout d’un an, je signais déjà le contrat avec la Maison et devenais son directeur artistique. C’est une évolution dangereusement rapide, car à 20 ans, on n’est pas vraiment conscient des dangers de la mode. On peut vous faire grimper très vite et vous lâcher d’un seul coup. Et la chute est très dure. J’ai énormément appris chez Balenciaga, et ce qui était intéressant, c’est que j’ai eu accès à toutes les archives de la Maison. J’ai ainsi pu découvrir le personnage de Balenciaga, sa philosophie de la Haute Couture, la conception architecturale de ses robes. J’ai pris conscience du pouvoir de l’architecture sur le corps de la femme. Une robe bien construite met votre anatomie en valeur.
Marianne Saradar Barakat