De passage au Liban dans le cadre du mois de la francophonie sur invitation de l’Institut Français du Liban, elle a donné deux lectures de textes signés Lamia Ziadé sur une musique de Ziad Al Ahmadieh, qui l’a accompagnée sur son oud. Rencontre avec une jeune femme au caractère enthousiaste, qui a une foi inébranlable dans la vie, une vie fondée sur la curiosité et l’ouverture sur les autres.
Comédienne, chanteuse, princesse et maman. Comment gérez-vous votre temps? Quel est parmi ces rôles celui qui vous semble le plus important?
Je me définis avant tout comme artiste, le reste fait partie de mon intime, je ne le livre pas. Le tout fait de moi ce que je suis aujourd’hui et me donne l’énergie pour pouvoir tout gérer.
Quelles valeurs souhaitez-vous transmettre à vos filles?
Transmettre et j’ajouterai, vivre avec. La fraternité, parce qu’aujourd’hui on en a vraiment besoin. La compassion, la solidarité et la liberté. Également la curiosité de l’autre en général, pour le comprendre et le connaître.
Votre rapport avec le Liban?
Je suis très heureuse d’être ici car j’ai plusieurs amis libanais, dont Gabriel Yared et Elie Saab. J’ai essayé de connaître et de comprendre le Liban à travers leurs yeux… Aujourd’hui je suis vraiment contente de me trouver dans leur pays et de rencontrer Elie chez lui!
Par ailleurs, ma grand-mère, qui a actuellement 101 ans et qui a une énergie magnifique grâce à sa curiosité de la vie et grâce à la gymnastique qu’elle pratiquait régulièrement jusqu’à un âge bien avancé, a voyagé à bord de sa 2 CV dans toute la région, dont le Liban qu’elle a bien connu.
Comment s’est construit le projet autour de la lecture des textes pour l’ouverture du mois de la Francophonie?
Il existe de fortes valeurs humanitaires, culturelles, artistiques et intellectuelles dans ce Moyen-Orient qui est en train de se déchirer. Le mois de la francophonie est une occasion pour célébrer l’échange entre Le Liban et la France, qui partagent des valeurs humanistes et culturelles, de liberté… mais aussi pour honorer les bénévoles qui soutiennent ceux qui sont dans le besoin. Ces personnes sont dans une véritable résistance. D’où l’idée qu’on a eu, l’IFL et moi-même, de mettre en valeur cette mixité d’échange entre les deux pays, en fêtant musicalement, à travers des textes d’une auteure libanaise, Lamia Ziadé, qui a écrit «Ô nuit, Ô mes yeux», et qui parle avec des mots justes du Liban, accompagnés par le oud du compositeur libanais Ziad Al Ahmadieh.
Vous avez été meneuse de revue au Crazy Horse en 2010. Que vous a apporté cette expérience?
À l’époque, la Comédie française ne m’a pas donné la chance de travailler dans ce lieu magique… Le Crazy Horse m’a proposé de travailler avec les danseuses, qui sont incroyables et qui font un travail magnifique, ce qui n’est pas évident! D’une part, j’ai aimé les célébrer et cela m’a paru une évidence de le faire, et d’autre part, de montrer et prouver qu’on peut être dans le mélange, transgresser et aller dans des lieux où l’on ne s’attend pas à vous voir et aussi célébrer le désir, la sensualité et l’identité de la femme dans le bon sens. (Rires) Beaucoup de personnes se sont pressées pour y assister en pensant qu’ils allaient me voir sur scène les seins nus, mais elles ont été déçues de me trouver habillée!
Vous êtes très présente sur les réseaux sociaux. Pourquoi ce choix?
Uniquement sur Instagram et Twitter. J’utilise Instagram plutôt comme un agenda personnel; je me raconte à travers l’image. Les personnes en dehors des médias peuvent ainsi me définir, ce qui me semble être juste par rapport à mes engagements.
Sur Twitter, je tweete des articles, des phrases, des engagements sociaux, humanitaires et philosophiques. Ces réseaux sociaux deviennent une manière de comprendre, de se faire comprendre et de faire connaître ses engagements et ses interrogations.
Elga Trad