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Les splendeurs orientales d’Istanbul

le bosphore illuminé. le bosphore illuminé. D.R.


On en revient émerveillés avec une seule envie, y retourner un jour. Istanbul recèle tous les charmes de l’Orient avec ses mosquées, ses bazars, ses hammams, ses derviches tourneurs… La ville abrite également Topkapi, Dolmabahçe, La Citerne… des sites magnifiques, qui vous laisseront éblouis. Petit tour guidé.
 

Sultanahmet
Quartier incontournable de la vieille ville, cette zone piétonne où seuls taxis et tramways ont accès est à découvrir. C’est ici que trônent la Mosquée Bleue, Ayasofya, Topkapi, La Citerne… Des marchands ambulants sillonnent les rues proposant marrons chauds, cornes de maïs mais aussi jus de grenade très prisé par les touristes. En règle générale, les sites à Istanbul sont ouverts de 9h00 à 18h00 et le droit d’entrée s’élève à quelque 20 dollars pour chacun.


La Mosquée bleue ou Sultanahmet Camii
Époustouflante de beauté, c’est l’une des attractions touristiques les plus populaires de la ville, elle fut construite entre 1609 et 1616, pendant le règne de sultan Ahmet Ier. Elle comporte une tombe du fondateur, une médersa et un hospice. Son plan s’inspire de celui de la cathédrale de Justinien, édifiée près de mille ans plus tôt, mais aussi des édifices construits au siècle précédent par l’architecte Sinan, notamment la Mosquée Süleymaniye et la Mosquée Bayezid. Sa coupole est soutenue par quatre piliers massifs dits en «pattes d’éléphants» et contrebutée par quatre demi-coupoles. 260 fenêtres inondent l’édifice de lumière. L’intérieur est décoré de 21 043 carreaux de faïence d’Iznik à dominante bleue, dont la mosquée tire son surnom. On y a accès gratuitement.


Le palais de Topkapi et son harem
Un lieu d’exception, l’un des monuments les plus emblématiques d’Istanbul. Outre son intérêt artistique indéniable, il permet par sa diversité et son importance historique, une véritable plongée dans la vie de cour de l’époque ottomane. Les sultans y ont résidé avant la construction du palais de Dolmabahçe. Bâti sur l’acropole de l’antique Byzance, le site domine à la fois la ville, le Bosphore et la Corne d’Or. Ce palais, constitué d’un ensemble de pavillons disséminés dans des jardins, avait l’allure d’une vraie ville, avec son harem, ses mosquées, ses bibliothèques, ses services extérieurs…, le tout entouré d’une haute muraille flanquée de tours de surveillance. Le sérail est devenu aujourd’hui un musée. La disposition des lieux et leur appellation même sont conçues pour inspirer au visiteur la vénération des sultans. On quitte la place du Divan, première cour réservée aux membres du gouvernement, par la porte des Morts, allusion peu discrète à la toute-puissance du souverain qui avait droit de vie et de mort sur ses sujets et ministres. La porte de la Félicité donne accès à la cour autour de laquelle étaient disposés les appartements privés du sultan et ses locaux de fonction: salle d’audience, archives et trésor. Au-delà, une autre cour, formée de jardins en terrasses, offre des vues admirables sur le Bosphore et la Corne d’Or. Bordant les deux cours privées du sérail, s’étend le harem auquel on ne pouvait accéder que par une seule porte donnant sur les appartements du souverain. On découvre dans ce musée une profusion de joyaux et d’objets précieux de toutes sortes, des manuscrits enluminés, dix mille miniatures, qui entourent le clou de la visite: le Trésor qui comprend le trône de Murat III, pesant près de 250 kg d’or pur ou le trône ovale recouvert d’émaux verts et rouges serti d’une multitude d’émeraudes, de rubis, de perles. Les vêtements de cérémonie des sultans, ruisselants d’or, de pierres précieuses fines ou grosses dont le diamant Pigot de 86 carats avec 58 facettes, un poignard oriental aux trois émeraudes, le «Kancar» sont à voir.

Une exposition présente de belles armes perses séfévides, boucliers, cottes de mailles, épées, armures, sabres… Les cuisines renferment une riche et extraordinaire collection de porcelaines chinoises, parmi lesquelles des assiettes de céladon dont le vert, dit-on, change de couleur au contact d’aliments empoisonnés. Enfin, Topkapi, c’est aussi un sanctuaire pour les croyants. Là, est pieusement conservé un manteau du Prophète et d’autres reliques lui ayant appartenu dont une dent et un poil de barbe, ses sabres de combat, deux épées en or serties de pierres précieuses. Ainsi que le moulage de la main du Prophète et les empreintes de ses pieds. Le musée est ouvert de 9h30 à 17h00, sauf le mardi. Guichets séparés pour le harem qui reçoit les touristes entre 10h00 et 12h00 et de 13h00 et 16h00 (visites guidées obligatoires en anglais).


La basilique Sainte-Sophie
C’est une ancienne église chrétienne de Constantinople du VIème siècle, transformée en mosquée au XVème siècle sous l’influence du sultan Mehmed II. Depuis 1934, sous l’impulsion d’Atatürk, elle n’est plus un lieu de culte mais un musée. De très belles mosaïques, une coupole majestueuse soutenue par des demi-coupoles, des vestiges de son passé chrétien telle une figure de la Vierge Marie et de l’Archange Gabriel… Ayasofya est absolument à admirer.


La Citerne Basilique
Cette citerne byzantine construite par Constantin au IVème siècle a été agrandie par Justinien. Majestueuse, c’est l’une des structures historiques les plus somptueuses d’Istanbul. La voûte est soutenue par 336 colonnes récupérées dans des temples païens. Au fond de la citerne, deux têtes de méduse soutiennent les colonnes. On y accède par des escaliers en pierre de 52 marches. Un fond musical approprié fait revivre cette cathédrale engloutie et il est possible d’assister ici à des concerts en été, surtout en week-end.


Le Grand Bazar
Construit en 1461 par Mehmet le Conquérant, ce bazar était à l’origine un marché en bois couvert. Ravagé par un incendie quelques années plus tard, il fut reconstruit en pierre, puis détruit par un tremblement de terre au XIXème siècle. L’édifice actuel date de 1956. Aujourd’hui, rien que dans la partie couverte du Grand Bazar, on compte près de 4 000 boutiques. Avec ses 58 rues, ses 18 portes, et ses 200 000 m², il reste le plus grand souk couvert au monde. À l’intérieur, les arcades se succèdent avec des mosaïques de couleur bleue, rouge et verte. Les allées sont décorées et ouvrent sur des caravansérails de forme carrée souvent organisés par type d’artisanat: bijoux, tapis, textiles, mosaïques, argenterie… Ne ratez surtout pas le «Vieux Bazar», le caravansérail principal et le plus ancien, au centre de tous les couloirs, ni le Bazar Égyptien avec ses épices aux mille saveurs et ses loukoums parfumés. Le grand Bazar ferme à 19h00. Il est de coutume de marchander les prix et les touristes se font un malin plaisir d’obtenir les objets à quasiment moitié prix.


La Sulaymaniye
Construite entre 1550 - 1557 pendant la période du Sultan Soliman le magnifique par le célèbre architecte Sinan, elle est bâtie sur un plan carré. C’est une merveilleuse réussite architecturale. L’entrée est marquée par des colonnes en porphyre, coiffée d’un dôme principal lui-même encadré par dix dômes plus petits. Quatre minarets entourent la mosquée, dont deux qui atteignent 74 m de hauteur. À l’intérieur, le mihrab et le mimber en marbre blanc finement sculpté, et de ravissants vitraux font la joie des touristes. Les vitraux, réalisés avec talent, représentent des fleurs et des versets du Coran. Les mausolées du sultan Soliman le Magnifique et de sa femme la Sultane Hürrem Roxelane, ainsi que la tombe de l’architecte Sinan, se trouvent dans les jardins. Ce complexe comprend également quatre médersas (écoles), une école de médecine, un hospice, un réfectoire, un caravansérail et des bains turcs.


Le palais de Dolmabahçe
Bâti sur un terrain gagné sur le Bosphore lors de travaux entrepris au XVIIème siècle, le somptueux édifice, le Versailles version ottomane, fut érigé par le Sultan Abdülmecit en 1853. Il hébergea la Cour Impériale jusqu’en 1923, date de la fondation de la République. De style baroque, le luxe y est omniprésent. La façade extérieure en marbre blanc contraste avec l’intérieur paré d’or, de turquoise et de lapis-lazuli. Porcelaines, lustres en cristal de Baccarat, magnifiques tapis et tapisseries des Gobelins composent les riches collections du palais. Dolmabahçe comporte 285 pièces, 46 salons,
6 hammams et 68 toilettes. Atatürk en fit sa résidence présidentielle et s’y éteignit le 10 novembre 1938 à 9h05. Toutes les horloges du palais marquent cet instant-là.


Taksim
La place Taksim est le point central qui délimite le centre historique du quartier européen. Au centre, trône un monument républicain qui rend hommage à Atatürk et aux héros de l’indépendance. L’avenue Istiklal qui commence là est le véritable cœur palpitant de la ville. Cette rue piétonne est un symbole de modernité et le lieu de rendez-vous de tous les jeunes branchés. Boutiques de grandes marques, bars, restos… N’hésitez pas à vous aventurer dans les ruelles perpendiculaires, vous y découvrirez un tas de petits restos et de petites échoppes pour siroter thé et café ou savourer un kebab.

Daniele Gerges

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