Il existe des lieux empreints de spiritualité. Des endroits si magiques que presque tout y semble possible. Ces endroits-là sont à traiter comme des lieux de culte. S’y ressourcer plus d’une fois l’année est une nécessité. À 1h30 d’avion de Beyrouth, voler à la rencontre d’autres mondes où il fait si bon marcher sur l’eau est une vraie sinécure.
Revenir de la Mer Morte comme un sou neuf
La Mer Morte et ses bulles de sérénité portent l’implicite promesse d’une régression vitale: celle de nous bercer dans un bain fœtal réparateur. Son climat unique a un effet thérapeutique réputé dans le monde entier. L’air du désert, extrêmement sec et pratiquement sans pollution (35% d’humidité maximum et environ 50 ml de précipitations par an), est enrichi d’une bonne dose d’oxygène et de brome, offrant les meilleures conditions possibles de thérapie climatique. Par ailleurs, l’eau de la mer Morte est dix fois plus salée que l’eau de mer, elle est riche en chlorure de magnésium, sodium, potassium, iode et bromure… On y flotte comme un vrai bouchon! C’est incroyable de s’y baigner! On a vraiment l’impression d’avoir une sorte de bouée autour du bassin. Par contre, attention aux yeux! Il faut absolument éviter de prendre de l’eau dans les yeux, sinon il faut foncer à la douche pour se rincer. L’idéal, c’est de s’envelopper avec de la boue, très riche également en minéraux. Un véritable “spa naturel” qui laisse la peau super douce et hydratée. En outre, un rayonnement ultraviolet réduit permet un bronzage sain et relaxant 330 jours par an. Même en hiver, le climat de la Mer Morte est agréablement chaud et ensoleillé. En cas de maladies rhumatismales et de problèmes articulaires, un séjour dans cette région est idéal.
On raconte que Cléopâtre se plongeait dans des bains de boue de la Mer Morte pour protéger sa peau délicate.
Inspirez, expirez et planez!
L’air de la Mer Morte est chargé en soufre et en brome. Le soufre possède des propriétés bénéfiques pour le système nerveux: apaisant, stimulant et désintoxiquant. Le brome, quant à lui, est un excellent relaxant musculaire. On le trouve dans l’air de ce littoral en concentration 20 fois plus élevée que dans n’importe quelle autre région du monde. Aussi l’air y est 8% plus riche en oxygène que celui que l’on respire en bord de mer. Il est donc excellent pour soulager les problèmes respiratoires et les problèmes d’allergies.
Les merveilleux coraux d’Aqaba…
Aqaba est le seul port et l’unique station balnéaire de Jordanie. La ville se développe à grande vitesse, à l’image de son front de mer de 19 km. Des boutiques de style européen s’allient à la mer pour en faire une destination courue. Aqaba se trouve dans une zone détaxée, située aux frontières d’Israël, de l’Arabie Saoudite et de l’Égypte. Une réserve, l’Aqaba Marine Park, protège les merveilleuses espèces de poissons et de coraux qui peuplent ses profondeurs. Que ce soit pour une baignade ou pour tout autre sport aquatique, vous êtes invités à respecter la mer, sa faune et sa flore! Attention: ne pas toucher les coraux, ni les poissons, ni les tortues; ne pas non plus les nourrir, car il est important de ne pas modifier leur comportement naturel. On profite ici d’un climat de détente exceptionnel que l’on soit amateur de farniente ou de plongée sous-marine.
Pétra: la 8ème merveille du monde
Rien de ce qui a été écrit sur Pétra ne prépare vraiment à la beauté de ce site étonnant. Il faut le voir pour y croire. Les gigantesques falaises rouges et les vastes sanctuaires de la cité perdue n’ont rien en commun avec la civilisation moderne. Pétra est sans aucun doute l’une des plus grandes merveilles jamais érigées par l’Homme et la Nature. Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1985, la cité a été construite par les Édomites qui ont dominé la région du VIIIème au Vème siècle av. Jésus-Christ. Elle est ensuite passée aux mains des Nabatéens qui lui firent atteindre son apogée du Ier siècle avant J.-C. au Ier siècle après J.-C.
Vaste ville taillée dans la pierre par les Nabatéens, peuple arabe qui vécut il y a plus de 2000 ans, Pétra est à la hauteur de sa légende. Elle servait de carrefour commercial pour les épices et l’encens entre la mer Rouge et la Méditerranée. En 106 après J.-C, elle passe sous contrôle des Romains qui précipitent son déclin commercial en ouvrant d’autres routes d’échanges. Oubliée depuis ses derniers occupants, les Croisés, elle fut redécouverte en 1812 par Johann Ludwig Burckhardt, un voyageur suisse.
Pour pénétrer dans la cité, on emprunte le «siq», une gorge étroite de plus de 1 kilomètre de long, délimitée par d’abruptes falaises qui s’élèvent à plus de 100 mètres. Le siq offre à lui seul une expérience unique. Avant de pénétrer dans ce canyon de grès, on passe par les tombeaux de Gaïa, la nécropole nabatéenne de l’actuel village de Wadi Moussa.
Des couleurs étonnantes se succèdent sur ses formations rocheuses. Et lorsqu'on atteint l’extrémité du défilé, on découvre Al-Khazneh (le Trésor). Une expérience à couper le souffle! On se sent minuscule à côté de cette imposante façade rose de 30 m de large et 43 m de haut, taillée à même le roc. Tombeau d’un roi nabatéen, elle a été taillée au début du Ier siècle et témoigne du génie de ce peuple ancien. On l’appelle le Trésor, car d’après la légende, un pharaon aurait caché ses richesses dans l’urne en pierre qui surplombe la rotonde au niveau supérieur.
Sur ce magnifique et vaste site subsistent aujourd’hui essentiellement de magnifiques palais funéraires qui ont (heureusement) été préservés. L’autre chose à ne pas rater: les 822 marches qui mènent à la montagne du Monastère.
Bélinda Ibrahim