Rien ne va plus ici-bas. Les forcenés de la terre entière se sont donné le mot pour faire régner l’horreur dans tous les recoins de ce monde. Des ultra idiots. Guidés par des ultra intelligents. Le mélange, Madame est bien acculée à l’admettre, est explosif.
Tous ces détraqués semblent avoir entendu des voix qui les appellent à prendre leurs couteaux de cuisine, leurs camions, ou plus classique un pistolet… Les plus fous d’entre eux s’entourent la taille de ceintures d’explosifs pour s’envoyer en l’air.
Celui-là se revendique d’un État dit islamique. Celui-ci ne jure que par ses propres démons. Attaque terroriste, raciste, xénophobe, homophobe ou sans mobile clair… une chose est sûre: ils sont désormais lâchés dans la nature. Partout. Et non, il ne s’agit pas de Pokémons! Des tueries à Orlando, en Floride, Munich… Des attentats à Paris, Bruxelles, Nice, Istanbul, Kaa… Une attaque au couteau contre des handicapés au Japon… Une prise d’otage dans une église à Rouen. Un prêtre égorgé…
The world is not a safe place anymore… Dans tous les cas, c’est ce que ces tristes acteurs de l’actualité morbide de cette année 2016 veulent faire croire à Madame.
Mais, ce monde a-t-il jamais été sûr?
Non, vous diront Bagdad, Kaboul, Beyrouth, Alep, Homs…
Si des peuples s’étaient résignés, habitués à mourir dans l’indifférence générale, aujourd’hui, de nouvelles populations découvrent avec stupeur le rendez-vous avec l’horreur. Des villes qui ne connaissaient pas la terreur, tremblent soudain… Et Madame aussi.
C’est qu’elle n’était pas née, quand ces mêmes pays avaient d’obscurs rendez-vous avec l’histoire: Hitler, Staline, Mussolini, l’Holocauste… Madame a grandi avec le monde de Candy, Tintin et Milou, Martine, et nombre d’autres personnages fictifs… Pendant qu’à Beyrouth, des chars déversaient leurs bombes sur son quartier, que l’artillerie lourde détruisait sa maison, que le franc-tireur était embusqué à l’autre bout de sa rue, Madame avait le regard rêveur en pensant à ces pays où tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Elle a cru à l’utopie d’une société des nations. Faiseuse de paix. Elle s’est accrochée au rêve d’une Europe humaniste unie et forte.
Aujourd’hui tout semble se désintégrer… Aussi, Madame a peur. Moins des explosions que de la recrudescence de la haine. Moins des attentats que de ce sentiment d’insécurité qui prime désormais.
Ce qu’elle craint le plus, c’est bien le piège de la guerre qui taraude et échauffe les esprits les plus calmes. C’est que la violence a cet effet domino qui empêche souvent de voir clair, tout à l’urgence d’empêcher une nouvelle pièce de tomber, ou de venger cette autre désormais bien à terre… On ne recherche plus avec discernement la cause véritable, à l’origine de la première bourrasque qui a permis cet éboulement. Par conséquent on ne vise pas le véritable ennemi. Et la paix mondiale qui aujourd’hui vacille, risque de s’écrouler comme un château de cartes. Les sables sur lesquels elle est construite sont finalement bien mouvants. Les instigateurs de ces actes abominables le savent bien, eux dont le but premier est d’en ébranler les assises, fragiles.
Depuis Beyrouth où elle est née, Madame l’a souvent appris à ses dépens: on a vite fait de s’enliser dans des conflits qui ne portent pas leur nom!
Or, l’ennemi n’est souvent pas celui que l’on croit. Et ce, même si celui-ci, convaincu du contraire, est bien décidé à vous rallier à sa haine. L’enfer, non, ce n’est pas l’autre, forcément. Mais, bien le fait de tomber dans le piège qu’il nous tend.
Aussi, Madame tente de s’accrocher aux derniers remparts contre la folie meurtrière galopante, avant qu’elle ne gagne plus de terrain. Elle essaye de comprendre comment le monde en est arrivé là. Et surtout, qui a intérêt à le conduire justement vers ses pires retranchements… Vers des jours encore plus sombres. Vers les ténèbres d’un conflit de civilisations.
Elle lance un appel, à tous les êtres de lumières dans le monde.
La voix du cœur et de la raison peut être de toutes les couleurs, de toutes les religions, de tous les pays. Il y a urgence à la faire entendre.
Le pire, comme le meilleur, est encore à venir.
L.Z.
