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SOUPE AUX CREVETTES, COCO ET GINGEMBRE
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Novembre 2015 N˚269

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Stéphanie Coudert «Une séduction discrète mais stridente!»

Stéphanie Coudert «Une séduction discrète mais stridente!» D.R.

De son enfance en Iran puis à Bagdad, Stéphanie Coudert a gardé une certaine vision de l’Orient. Un Orient où cohabitaient les femmes habillées à l’occidentale et celles garantes des traditions locales. L’Iran d’avant la révolution où sa mère se promenait en minijupe et puis Bagdad où les femmes voilées ne s’attardaient pas dans la rue. Après des études de Design de Mode à la prestigieuse École des Arts Déco (ENSAD), Stéphanie Coudert fonde sa marque éponyme.

Cette designer qui avoue créer sur mannequin sans avoir recours au dessin, imagine des silhouettes fluides mais en même temps structurées où la coupe en biais confère un élégant mouvement à l’ensemble. «J’aime bien combiner l’asymétrie et la symétrie!», avoue-t-elle. Une combinaison harmonieuse qui s’apprécie pleinement lorsque le vêtement est porté. Car ses pièces sont justement basées sur le volume, donc difficiles à comprendre lorsqu’elles sont suspendues à des cintres.
Femme Magazine s’est rendue à l’atelier boutique de Stéphanie Coudert à Paris pour en savoir plus sur son parcours.

Vous avez été élevée à Téhéran, Bagdad puis… Versailles! Qu’est-ce qui vous a amenée à vivre dans ces pays quelque peu «exotiques»?
Mon père était ingénieur en travaux publics. Il construisait les chemins de fer à Téhéran. Nous avons quitté l’Iran en 1979 avec la révolution. Ensuite mon père a été appelé à Bagdad pour construire l’aéroport. Nous y sommes restés six ans. J’ai donc passé toute mon enfance dans un environnement perse puis arabe. De retour en France, nous nous sommes installés à Versailles.

Qu’avez-vous gardé de ces séjours?
J’en ai gardé la vision contrastée de ma mère habillée en jupe orange et foulard fleuri, un peu à la Farah Diba en Iran et des femmes irakiennes voilées et tout de noir vêtues. Les hommes avaient des tenues aux couleurs ternes. J’ai surtout ramené une vision très forte d’une féminité différente dans ces pays. Ce qui m’a frappée à Bagdad c’est l’absence de femmes dans les rues. Les femmes se retrouvaient chez elles, jamais dans les lieux publics.

Est-ce que cette expérience a eu un impact sur votre création?
Oui absolument! Cela est palpable dans le dernier défilé intitulé «QOHR» qui s’est déroulé en janvier dernier à l’Institut du Monde Arabe (QOHR signifie en persan ancien, l’essence et l’esprit). Je ne fais pas de choses sexy, mais plutôt des allures sensuelles! J’estime qu’une femme peut être séduisante sans pour autant avoir une peau dénudée. Une séduction discrète mais stridente!

Est-ce la raison pour laquelle vous avez choisi l’Institut du Monde Arabe pour votre défilé?
J’ai surtout choisi cet endroit après les attentats du mois de janvier à Paris. Je suis quelqu’un qui exprime des choses à travers les vêtements. Mes mannequins, pieds nus, marchaient sur la pointe des pieds dans le musée, entre les Corans, les Torahs et les Bibles. C’était un instant assez incroyable…

Vous créez vos modèles en fonction de la morphologie de la cliente. Comment cela se passe-t-il?
Mon style tient compte des courbes féminines. J’aime travailler à partir de l’énergie d’une personne. J’ai également une bibliothèque de patronages que j’appelle la «collection permanente» et ce, dans plusieurs tailles. Ce sont des patrons taillés en biais de manière à ce qu’ils puissent s’adapter à plusieurs tailles. L’idée est d’arriver à une allure fluide. Pour moi une femme dans la rue doit représenter un mouvement et non pas une forme statique. J’ai recours à un biais fluide loin des formes architecturées qui peuvent donner un aspect figé à la silhouette.

… comme les silhouettes de Thierry Mugler?
Mon ADN est à l’opposé des créations de Thierry Mugler!

Quel créateur vous inspire / fascine?
Je me sens très proche de Chanel et pourtant en termes de création, les miennes sont très différentes. J’ai envie que l’on soit à l’aise avec nos contradictions féminines. J’ai besoin d’une discrétion efficace.

Vous élaborez vos modèles directement sur le buste… pas de dessin préalable?
Non, je dessine ma silhouette après.

Vous avez appris à le faire toute seule?
C’est instinctif… et puis il y a eu mon passage aux Arts Décoratifs où mon professeur me faisait travailler sur une poupée. Un peu comme le faisait Madeleine Vionnet! J’ai gardé la poupée et je l’utilise pour travailler le vêtement
à petite échelle d’abord avant de l’avoir en volume. Je ne réfléchis pas autrement qu’en volume car pour moi le corps est un volume. Je n’ai pas le réflexe du dessin!

Est-ce que vous faites du prêt-à-porter?
J’ai plus une démarche de couture que de prêt-à-porter. J’ai besoin de ressentir des énergies et des féminités différentes, c’est pourquoi je crée pour les femmes des pièces uniques. Il m’arrive de faire des petites séries de quelques pièces en plusieurs tailles qui sont vendues dans des boutiques au Japon, en Chine, en Russie ou aux États-Unis. Ce qui me plaît, c’est de sortir des collections capsules au gré de mes inspirations. Juste quelques pièces que je ne reproduis plus! C’est ce que faisait Yves Saint Laurent pour YSL Rive Gauche.

Quel est le profil de vos clientes?
Ma clientèle est très large et cosmopolite. Le dénominateur commun étant que ce sont des femmes qui voyagent beaucoup. Des artistes, des galeristes, des avocates, des journalistes, des femmes d’affaires…

Connaissez-vous le Liban?
Mon père s’y est rendu; il considérait le Liban comme étant un paradis! Il me racontait qu’il skiait le matin et faisait du ski nautique l’après-midi! Il aurait aimé que l’on vive là-bas…

R.C.

 

 

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Editorial

Le dialogue qui ne sert à rien

Le dialogue! C’est à croire que c’est un sport national dans les hautes sphères de cette République libanaise en lambeaux! Si les chers représentants de la Nation se plaisent à s’insulter, à échanger injures, menaces et accusations au quotidien, et n’hésitent pas à se vouer ouvertement une haine mutuelle, tous, sans exception, se retrouvent pour proclamer leur attachement à cette «unique planche de salut» appelée dialogue (!) qu’il soit bilatéral, multilatéral, singulier ou pluriel.

EXCLUSIF

Que sont-elles devenues?

Elles ont toutes porté le titre de Miss Liban, mais chacune s’est tracé un chemin qui lui est propre. Nous avons retrouvé les Miss élues entre 2008 et 2014 pour savoir ce qu’elles sont devenues. Au programme: leurs idées, leurs ambitions et leurs impressions sur la situation sociale difficile que traverse le Liban actuellement.