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Novembre 2015 N˚269

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Sarah Doraghi Parcours d’une drôle d’immigrée!

Sarah Doraghi Parcours d’une drôle d’immigrée! D.R.

Qui parmi les Libanais détenteurs d’une seconde nationalité n’a pas ressenti cette pointe d’excitation lorsque, muni de son passeport européen, il passe les frontières dans la file des «Ressortissants UE»! C’est ce changement de statut que raconte Sarah Doraghi, comédienne et chroniqueuse de charme de Télématin dans un spectacle intitulé «Je change de file». Une heure de rires et d’émotion à la Comédie des Boulevards où elle se produit les vendredis et samedis soirs.

Sarah raconte son arrivée à 10 ans en France avec ses sœurs, sa tante et sa grand-mère. Ne parlant pas un mot de français, la petite écolière est confrontée à des Français qui confondent encore l’Iran, l’Irak et l’Égypte; «Ah! vous êtes Iranienne? J’adore le Caire!», s’entend-elle dire entre autres absurdités.

Elle raconte son apprentissage de la langue de Molière, notamment grâce à la télévision. Savait-elle qu’un jour elle y fera carrière?
Sarah Doraghi revendique ses origines dont elle est fière, mais crie haut et fort son amour pour son pays d’accueil auquel elle appartient désormais.
Femme Magazine l’a rencontrée à l’issue d’un spectacle hilarant à voir à tout prix! Surtout pour les Libanais qui ont connu ce même parcours à Paris, puisqu’au début des années 80, Libanais et Iraniens partageaient le même destin, fuyant la guerre pour les uns et la Révolution Islamique pour les autres.

Dans quelles conditions s’est passée votre arrivée à Paris?
Mes parents nous ont envoyées, mes sœurs et moi, à Paris en 1983 pour nous protéger des bombardements. Au début nous fréquentions une école privée. Mais lorsque les conditions économiques se sont détériorées en Iran et que la monnaie a été dévaluée, mon père a fait faillite. Je me suis retrouvée alors dans une école située dans la partie quelque peu mal famée du 15ème arrondissement. Je me faisais casser la gueule tous les jours. Je rentrais les lunettes brisées, avec des traces de pieds sur le corps, puisqu’on me marchait carrément dessus… Mais par fierté et surtout pour ne pas inquiéter ma tante et ma grand-mère, je leur disais: «Oh! Ce n’est rien! Je me suis battue avec des copains! C’était trop cool!» Mais avant de rentrer à la maison, je pleurais un bon coup avant de me reprendre.
À l’âge de 10 ans, je suis passée d’une vie de rêve en Iran où, malgré la guerre Iran-Iraq, nous menions un train de vie confortable, à une situation où mes sœurs et moi devions écrire au propriétaire de l’appartement parisien une lettre pour lui expliquer que nos parents ne pouvaient plus payer le loyer. Notre tante ne parlant pas le français, il nous incombait de nous occuper de cette tâche lourde et traumatisante pour un enfant…

Et vous subissiez les harcèlements à l’école sans vous défendre?
Justement, à un moment donné je me suis dit qu’il fallait absolument que j’apprenne par cœur quelques insultes en français pour les débiter si jamais on m’agressait. J’ai donc écouté les bandes de racaille devant l’école proférer des insultes et j’en ai appris une qui sonnait bien. Sauf que je n’en comprenais pas le sens… Un jour qu’un garçon était en train de m’embêter dans le parc je lui ai sorti l’insulte que j’avais apprise par cœur!

… C’était quoi?
Euh… c’est très vulgaire… je vous demande pardon par avance… C’était: «Va te faire enculer à 360° sans vaseline!» (Rires) Mais bien évidemment je n’en comprenais absolument pas le sens! Pour moi c’était juste une insulte! Et là, la mère du garçon arrive, et elle me dit quelque chose que je ne comprends pas mais je sens, en voyant son expression, qu’elle devait dire quelque chose comme «Si ce n’est pas désolant d’entendre des enfants proférer de telles insanités…» J’étais penaude, et je ne savais pas comment lui exprimer mon regret… Je voulais qu’elle sache que je ne suis pas une racaille et que je ne comprenais pas le sens de ce que je venais de dire! Que je venais d’une grande famille où l’on m’avait appris à être polie… J’étais en plein désarroi, alors j’ai fait quelque chose qui a dû lui sembler complètement absurde. Je la regarde dans une panique absolue, et je reproduis la dernière chose que j’avais apprise à l’école et qui était une scène des Trois Mousquetaires: je fais mine de prendre mon chapeau imaginaire et je me penche en avant en faisant tournoyer ce chapeau jusqu’au sol en lançant «Madame!». (Rires) Elle a dû croire que je me moquais d’elle!

Les travers des Iraniens sont quasiment les mêmes que ceux des Libanais. Comme la, par exemple, théorie du complot!
C’est vrai. (Rires) L’autre chose en commun est qu’il n’y a pas de passif entre la France et le Liban ou l’Iran. Il n’y a pas de revanche à avoir comme c’est le cas avec des pays comme l’Algérie et ou le Maroc. Une revanche que l’on ressent à travers des sketches comme ceux de Djamel Debouze, par exemple. Donc quand on arrive en France et que l’on nous donne la possibilité de faire des études, on reste pour toujours redevable à ce pays qui nous a accueillis pendant les moments difficiles. Nous développons donc un amour pour le pays qui est plus fort!
Le jour de la cérémonie de remise du passeport français, je suis arrivée avec une attitude déjà très parisienne, genre «qu’est-ce que je viens faire dans cette salle avec tous ces gens qui parlent un français approximatif alors que je suis en France depuis tant d’années et que je parle la langue sans accent!», la Parisienne râleuse typique quoi! (Rires) Il y avait des femmes africaines en boubou, des Asiatiques, des Arabes… et lorsqu’on nous a demandé de chanter la Marseillaise et que nous l’avons entonnée avec nos accents si différents, j’ai eu les larmes aux yeux… Je me suis dit: «Là, en ce moment, la France vient de sauver une centaine de personnes…» C’était extrêmement émouvant!

Avec cette nouvelle vague de migrants, quel est le secret d’une bonne intégration?
Pour moi c’est, quand on est en France, ne pas porter le foulard. C’est bien de connaître ses droits, mais il faut faire passer ses devoirs avant ses droits. C’est la moindre des choses vis-à-vis d’un pays qui vous accueille! (Rires) On doit se comporter comme un invité reconnaissant. Je pense que le passeport français se mérite. Pour moi être française c’est comme si j’étais couverte par une serviette molletonnée et douce qui me protège… (Rires)

Connaissez-vous le Liban?
Je n’y suis jamais allée, mais cette lacune va être gommée car je vais m’y rendre en début d’année prochaine pour faire un reportage sur le Beyrouth «underground». On m’a dit qu’il y a de quoi faire! (Rires) Quand mes amis de Téhéran veulent faire la fête, ils vont à Beyrouth. Ils me disent que c’est l’Iran sans les problèmes! (Rires)

 

R.C.

 

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Editorial

Le dialogue qui ne sert à rien

Le dialogue! C’est à croire que c’est un sport national dans les hautes sphères de cette République libanaise en lambeaux! Si les chers représentants de la Nation se plaisent à s’insulter, à échanger injures, menaces et accusations au quotidien, et n’hésitent pas à se vouer ouvertement une haine mutuelle, tous, sans exception, se retrouvent pour proclamer leur attachement à cette «unique planche de salut» appelée dialogue (!) qu’il soit bilatéral, multilatéral, singulier ou pluriel.

EXCLUSIF

Que sont-elles devenues?

Elles ont toutes porté le titre de Miss Liban, mais chacune s’est tracé un chemin qui lui est propre. Nous avons retrouvé les Miss élues entre 2008 et 2014 pour savoir ce qu’elles sont devenues. Au programme: leurs idées, leurs ambitions et leurs impressions sur la situation sociale difficile que traverse le Liban actuellement.