Londres a réussi ses paris. Aujourd’hui, la ville donne l’impression de n’être plus seulement la capitale de la Grande-Bretagne, mais la capitale européenne du multiculturalisme, une métropole moderne, dynamique et florissante.
De l’aéroport de Heathrow, il est facile d’atteindre sa destination finale tant les transports en commun sont bien pensés. Il est cependant impossible en un seul séjour de profiter pleinement de la ville et des nombreux monuments, musées et galeries qu'elle abrite. Néanmoins, en ciblant les incontournables et les alentours, le voyage sera des plus réussis.
Pour apprécier l’effervescence de Londres, on prend pour point de départ le quartier commerçant de Soho, au nord-est. Au XIXème siècle, Soho était un quartier bohème où se pressaient peintres et écrivains. Les bonnes familles l’avaient quitté depuis longtemps, et les théâtres, bars et music-halls s’étaient installés à leur place. Marx y avait même écrit son «Capital» dans la Reading Room du British Museum. Oxford Street, célèbre avenue du centre de Londres, est un peu comme les Champs-Élysées à la British. D’Oxford Street à Regent Street, Londres aligne de nombreux magasins de luxe où on trouve une panoplie de produits allant du champagne aux chaussures, des cosmétiques aux vêtements de marque ou encore de la Rolex au caviar.
À partir de là, vers l’ouest, se dessinent Carnaby Street et Piccadilly Circus, et à l’est, le quartier de Covent Garden. Charmantes, Carnaby Street et les ruelles attenantes sont un petit coin hors du temps. Carnaby, haut lieu du shopping pendant les swinging 60, est devenue un attrape-touriste, mais il faut la découvrir de jour pour ses façades colorées, et de nuit quand les pubs sont pleins à craquer. L’ancien marché de Covent Garden regroupe aujourd’hui des boutiques de vêtements chics, livres, décoration…
Piccadilly Circus, lieu connu dans le monde entier pour ses immenses panneaux publicitaires lumineux et pour sa fontaine surplombée d’une sorte de Cupidon géant, est grouillante. La fontaine fut à l’origine érigée pour commémorer les bienfaits de Lord Shaftesbury. Elle représente l’Ange de la charité, mais au fil des ans, elle fut assimilée à Éros, divinité de l’amour chez les Grecs. Elle a finalement conservé ce nom.
Le passage par Notting Hill est incontournable. Rendu célèbre par le film qui porte son nom, ce quartier de Londres est considéré comme un des quartiers chics de la capitale. Il accueille chaque année, au mois d’août, un célèbre carnaval aux couleurs des Caraïbes. Certaines de ses rues résidentielles sont exclusivement composées de luxueuses maisons blanches à l’architecture victorienne, et de demeures aux couleurs pastel. C’est là que l’on découvre le Café Diana, dont le nom n’a pas été choisi au hasard, car il rend hommage à la princesse avec ses murs couverts de photos de Lady Di.
Le marché d’antiquités de Notting Hill a lieu tous les samedis à Portobello Road et attire plein de monde. Le Portobello Market est bondé, et il faut savoir jouer des coudes pour s’approcher des différents magasins et stands.
Cap ensuite sur Trafalgar Square, la place qui commémore la victoire de l’Amiral Nelson lors de la bataille navale de Trafalgar contre la flotte de Napoléon. Le Square est aujourd’hui un lieu de rassemblement politique, sportif ou culturel. La National Gallery borde la place. Ce musée abrite une belle collection de tableaux de maîtres européens du XIIème au XIXème siècle: Van Gogh (les Tournesols), Leonardo da Vinci, Michel Ange, Vélasquez et Gainsborough… L’intérêt de la National Portrait Gallery, située deux rues plus loin, réside dans la découverte des personnalités qui ont marqué la ville. À partir du restaurant, on a une charmante vue sur Trafalgar Square.
Le quartier St. James, qui regroupe des clubs prestigieux (il y en avait 200 à la fin du XIXème siècle, il n’en reste qu’une petite trentaine aujourd’hui), a conservé quelques-uns des plus splendides palais de Londres comme St. James’s Palace, Clarence House, Marlborough House ou Spencer House, seule demeure aristocratique qu’on peut visiter le dimanche, et qui appartient à la famille de la princesse Diana. Chez Lock de St. James, le visiteur peut aussi bien acheter un haut de forme, un fez, une casquette de baseball, un panama, un casque colonial, qu’un chapeau melon prisé jadis des gens de la City. Les commerces fournisseurs de la Reine ou du Duc d’Édimbourg affichent les armoiries royales sur leur devanture.
En traversant Green Park, aux espaces boisés ou St. James Park, on se dirige vers Buckingham. On ne peut s’empêcher de s’amuser à voir sauter les écureuils. Prendre une photo devant ou dans une cabine téléphonique rouge est un must, ou encore attendre le passage des bus rouges à deux étages pour ajouter la note “So british” à l’album.
Le Palais de Buckingham, résidence officielle de la famille royale, a été édifié en 1703 par le Duc de Buckingham. Ce manoir fut transformé en palais royal seulement à partir de 1826, à la demande du roi George IV. Cet immense palais compte plus de 750 pièces et possède plus de 500 œuvres d’art. Quand le drapeau du palais n’est pas en berne, c’est que la Reine est présente à l’intérieur. On tombe sous le charme des jardins situés à l’arrière de la résidence de Buckingham. À ne pas manquer: la relève de la garde à pied, entre le palais St. James et le palais de Buckingham, même si ça fait “touriste”! En face du palais, on peut se rendre au Victoria Memorial avec son abbaye, son palais et sa cathédrale.
Hyde Park, haut lieu de la liberté d’expression avec son speaker’s Corner, offre à chacun l’occasion de discourir chaque dimanche. Ici, on est proche des grands magasins Harrods.
Au sud de Hyde Park, le quartier aisé de South Kensington abrite trois magnifiques musées situés dans Exhibition road, des boutiques de luxe et l’Université de sciences de Londres.
Dans le quartier de Westminster, s’alignent de nombreux monuments et attractions mais c’est également un haut lieu politique. Parmi les sites obligatoires: la célèbre tour Big Ben, symbole de Londres, le Palais de Westminster, Houses of Parliament ou The Parliament, où siègent la Chambre des Communes et la Chambre des Lords, qu’il est possible de visiter. Parliament Square, ce carré à l’extrémité nord-ouest du Palais de Westminster, dispose d’un grand espace vert ouvert dans le centre avec des arbres à l’ouest, il renferme dix statues d’hommes d’État.
De l’autre côté de la rue Margaret, la Westminster Abbey, c’est là où reposent de nombreux rois, reines et célébrités britanniques. C’est également dans cette abbaye que la quasi-totalité des couronnements se déroulent. On admire sur Whitehall, à Charing Cross, la statue de Charles 1er dont l’emplacement est considéré comme étant le centre de Londres. On parcourt ensuite Parliament Street. Downing Street n’est pas une rue comme les autres, puisqu’au n°10 se trouve la résidence du Premier Ministre. Churchill War Rooms, transformée en musée, avait accueilli dans ses sous-sols, à partir de 1940, Churchill qui dirigeait d’ici les opérations militaires alors que Londres ployait sous les bombardements qui ont fait plus de
30 000 victimes et laissé la City et l’East End en ruines.
Il faut traverser le Westminster Bridge, ce pont de fer constitué de sept arches ouvragées dont certains ornements gothiques sont dus à Charles Barry, l’architecte du Palais de Westminster, ou le Golden Jubilee (il y a 19 ponts qui enjambent la Tamise) depuis le jardin Victoria pour aboutir au London Eye, une gigantesque grande roue qui permet de profiter d’une vue exceptionnelle (à plus de 135 mètres d’altitude et des baies vitrées à 360°) sur les monuments alentours mais également sur une grande partie de Londres. De nuit, c’est merveilleux.
Southbank au sud de la Tamise est un quartier en plein développement; quartier d’affaires mais aussi de divertissements et de loisirs, avec une superbe promenade allant de London Eye jusqu’au Borough Market. Après avoir parcouru les étals de livres et d’artistes sur la berge, destination le Tate Modern Museum (à ne pas rater) puis l’aquarium, le Shakespeare’s Globe Theatre ainsi que le Borough Market et la Southwark Cathedral. Borough Market fournit le Tout-Londres en fruits et légumes de qualité, c’est aussi le paradis de la street food et de toutes les envies.
Southwark appartenait en grande partie aux banquiers et affairistes de la City et connut une forte industrialisation après la construction des ponts, le développement des docks et l’arrivée du chemin de fer. Il fut reconstruit après la Seconde Guerre mondiale et mêle aujourd’hui édifices ancestraux et immeubles modernes. De là, The Shard, le gratte-ciel conçu par l’architecte Renzo Piano, se laisse admirer.
De Bankside on traverse la Tamise par le pont Millénium, inauguré en juin 2000. Réservé aux piétons, son architecture particulière est intéressante.
Passé le pont on est dans la City, le quartier financier de Londres qui concentre les bâtiments de la bourse et les sièges de nombreuses banques et grandes entreprises. C’est ici que se situe la Cathédrale Saint-Paul, avec son intérieur imposant, son dôme et son acoustique. À voir: la célèbre «Whispering Gallery».
À la rue Monument, la colonne romaine dorique en pierre de 61 m commémore le grand incendie de 1666 qui ravagea presque 80% de la Cité. La reconstruction fut alors menée notamment par l’architecte Wren qui est à l’origine de la cathédrale Saint-Paul et de 51 autres églises.
Tower Hill et la Tour de Londres, avec son corps de gardes d’apparat, les Beefeaters, se présente comme une forteresse plutôt effrayante, ancienne résidence royale et prison. Les joyaux de la couronne y sont exposés. Véritable attraction touristique, la visite de la Tour réserve quelques étonnantes histoires macabres.
Monument emblématique de Londres, le Tower Bridge enjambe la Tamise, sa passerelle supérieure est piétonne. Son architecture originale et sa structure qui bascule pour laisser passer les bateaux en font une attraction prisée des touristes.
Il reste encore tant de choses à découvrir à Londres!
Texte et photos: Youmna Jazzar Medlej