C’est un spécimen qui prolifère sur la Toile un peu comme une épidémie virale. Une sorte de contamination planétaire qui fabrique des contestataires nés. De fervents adeptes du négativisme tout-terrain. Le parasite multimédia est doté d’un corps humain, d’une matière grise plus ou moins conséquente, et surtout d’une confiance absolue dans son despotisme narcissique.
Les autres c’est de la merde. L’enfer c’est bien sûr eux, les enfoirés aussi. Le parasite multimédia crèche sur les réseaux sociaux et communique via écran. Il distille hargne, venin et ironie à longueur de journée. Bien sûr, sous couvert d’une neutralité intellectuelle. En fait, il est loin d’être distancié de tous les courants politiques comme il l’affirme souvent. Parce qu’il cogne d’un côté et se contente de s’indigner frileusement de l’autre. Le parasite multimédia n’y va pas de plume morte lorsqu’il faut vitrioler ceux qu’il a en horreur. Bien sûr, il se positionne en justicier des causes perdues, mais il a du mal à évaluer à quel point il peut être insultant dans ses propos. L’invective est son mot d’ordre. La révolte surtout. Parce que tout lui est dû, surtout les honneurs.
Le parasite multimédia est si imbu de sa personne qu’il se prend pour un petit génie injustement méconnu par ses pairs. Petit, il l’est justement. Ingrat aussi. Il se plaint de manière chronique de tout et de rien. Il se pense tellement le nombril du monde qu’il a du mal à réaliser que les quelques planètes censées lui graviter autour l’ont finalement déserté pour des galaxies autrement plus agréables à vivre. Des mondes où l’échange, le respect, l’humilité et la modestie sont érigées en valeurs sûres. En star accomplie, il ne se mêle pas à la foule, même si cette dernière se compose de deux pelés trois tondus venus saluer sa pseudo créativité répétitive et lassante. Jamais le mot gentil, pas de sourire, pas de gestes chevaleresques, c’est un grincheux hors concours qui toise les autres du haut de son QI qui ne laisse plus grand monde sur le Q!
Bien sûr, personne ne trouve grâce à ses yeux en particulier la pseudo classe intellectuelle qu’il abhorre puisque non élue (et encore moins) reconnue par lui. Derrière ses dehors d’ours mal léché qui a du mal à quitter sa tanière se cache un ambitieux qui caresse secrètement des rêves de pouvoir. Oui, il insulte la caste politique pourrie qui l’entoure, cette bande d’incapables qui le font sortir de ses gonds. Mais en pâle copie de Thierry La Fronde, il n’exclut pas de se porter candidat pour tenir tête à tel ou telle politicien(ne) qu’il exècre. Mais auquel il fera du rentre-dedans si d’aventure l’opportunité d’une collaboration se profilait à l’horizon.
Après tout, peut-on espérer trouver mieux que lui pour tenir les rênes d’un pays qui part en morceaux? Le parasite multimédia dénonce mais ne propose jamais de solutions. C’est un réactionnaire épidermique né pour emm… son entourage. Quoique les autres fassent, ce sera toujours n’importe quoi. Parce que lui sait tout et argumente partout. Mais il ne lèvera le petit doigt de son clavier pour personne. Il restera dans la théorie. Un pondeur de théorèmes à démontrer… Il vous pompe, vous tient des heures au téléphone pour parler de lui et ne se fendra pas d’un seul coup de fil si vous passez quelques jours aux soins intensifs.
Il est, en somme, son propre centre d’intérêt! Au fond, il a bien de la chance de tourner ainsi en rond autour de sa propre personne. Il aura ainsi gagné pour compagnie, et jusqu’à la fin de sa vie, le vaniteux reflet que lui renvoie son miroir.
B.I.