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Le «Musée des Civilisations»

Le «Musée des Civilisations» © Courtesy GM Architects.

Odyssée architecturale à travers l’histoire du Liban

Présenté en 2014 à la Biennale d’Architecture de Venise, le «Musée des Civilisations» imaginé par le cabinet libanais GM Architects, dévoile ses secrets à Beyrouth, au Metropolitan Art Society*. Ce projet dont le site se situerait au cœur de la capitale, a été récemment primé à Cannes. C’est une prouesse technique et artistique au service d’une réflexion sur la nature du travail de l’architecte qui devrait s’imprégner de l’histoire et de la culture de son pays pour concevoir avec les outils du XXIème siècle, des créations, où le geste architectural serait une invitation au vivre ensemble et à une organisation pacifiée des sociétés.

À l’origine de cette initiative, l’architecte franco-libanais Galal Mahmoud, qui nous éclaire sur le sens et le véritable objectif qui ont guidé et inspiré son travail. «Notre musée des civilisations, projeté place des Martyrs au Cœur de Beyrouth, apparaît comme un site creusé en profondeur dans les strates des civilisations qui sédimentent le sous-sol de Beyrouth, successivement ville grecque, romaine, byzantine, ottomane et française. Ce musée inédit sera à la fois site archéologique, lieu d’exposition et de méditation, exprimant toute la richesse historique du Liban, véritable ADN d’un pays multiculturel. Notre geste architectural, résolument contemporain, est guidé par une démarche d’«imprégnation contextuelle», la connaissance de l’histoire et l’enracinement de la culture du lieu.»

Le projet présenté à Beyrouth est une maquette de petite dimension certes, mais qui permet de découvrir la structure de l’œuvre, l’agencement des matériaux et l’inspiration de ses créateurs. Une série de photos explicatives complète la représentation qui occupe une salle de la galerie.

Le projet se compose d’une résille métallique de 20 m de profondeur sur 60 m de long, dotée de plateformes sur plusieurs niveaux. Chacune de ces plateformes explore l’une des civilisations qui ont peuplé le Liban, permettant le dialogue entre le visiteur et une société, une culture disparue, figée dans le sédiment. Au niveau le plus bas, l’eau, qui représente la Méditerranée, mère de toutes les civilisations du Liban, s’étend sous une représentation du monolithe de Kubrick (L’odyssée de l’espace, 2001) dont la face avant, lisse et pure, s’oppose à la face arrière en désintégration progressive, évoquant l’incertitude liée au futur.

Les créateurs de ce projet inédit nous proposent en fait, comme l’explique Galal Mahmoud, «une expérience phénoménologique, une architecture écrite simultanément dans toutes les langues de notre passé et de notre présent. Elle n’est intelligible qu’une fois replacée dans son contexte stratifié. Le vestige futur d’une identité qui continue d’évoluer comme elle l’a toujours fait, tout en étant impactée par des échanges internationaux de plus en plus importants.»

* Jusqu’au 24 avril. Metropolitan Art Society, Rue Trabaud, Achrafié.

Joëlle Zebouni

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Editorial

Réjouissons-nous. Le Liban compte finalement, dès ce mois d’avril, passer à l’action pour appliquer la nouvelle loi sur la sécurité routière adoptée par le parlement en octobre 2012.