Les planches du théâtre Monnot accueillent Le porteur d’Histoire, d’Alexis Michalik. Une organisation signée Persona Productions dont l’objectif est de promouvoir la culture et la francophonie au Liban.
«Le succès qu’on n’attendait pas», «Un des – rares – succès de la saison»…
La presse et la critique ne tarissent pas d’éloges sur “Le Porteur d’Histoire”, et Le Parisien le souligne bien: «Qui aurait parié sur la première pièce d’un auteur à peine trentenaire, mettant en scène cinq acteurs inconnus, au titre mystérieux?» Un pari qui semble hautement relevé par Alexis Michalik, couronné de deux Molières l’année dernière, prix du meilleur auteur francophone et du meilleur metteur en scène.
Créé en 2011, le spectacle est depuis février 2012 à l’affiche du Studio des Champs-Élysées, «où un public bluffé se laisse emporter de bonne grâce», selon Libération. Cumulant plus de 150 représentations et plus de 300 000 spectateurs, en tournée dans toute la France.
«Par une nuit pluvieuse, au fin fond des Ardennes, Martin Martin doit enterrer son père. Il est alors loin d’imaginer que la découverte d’un carnet manuscrit va l’entraîner dans une quête vertigineuse à travers l’Histoire et les continents. Quinze ans plus tard, au cœur du désert algérien, une mère, Alia, et sa fille, Jeanne, disparaissent mystérieusement...» Voilà en quelques mots le résumé, tout aussi énigmatique, de la pièce. Une pièce qui, comme l’explique Michalik, est «une réflexion sur la part du récit dans nos vies et sur son importance».
D’hier et d’aujourd’hui, d’ici et de là
Alexis Michalik choisit comme outils dramaturgiques, cinq acteurs – François Raffenaud, Régis Valée, Armaury de Crayencour, Magali Genoud et Evelyne El Garby Klai –, cinq tabourets, un plateau nu et deux portants chargés de costumes. L’élaboration du travail se poursuit, s’intensifie et évolue. Entrée de plain-pied dans les coulisses d’une genèse. «En premier lieu, dit-il, j’ai commencé par raconter l’histoire que j’avais en tête à chacun des acteurs, perpétuant ainsi la tradition orale du conte ou du récit. Ce faisant, j’élaborais moi-même mon histoire au fil des entrevues (…)
(…) J’utilisais alors des improvisations dirigées pour élaborer des scènes fragiles et vivantes, presque toujours sur le fil. J’enregistrais à l’aide d’un dictaphone le résultat de nos journées de travail, puis rentrais réécrire la scène, enrichie de la contribution des «personnages», comme s’ils existaient pour de bon.»
Les acteurs finissent ainsi par incarner un nombre illimité de personnages fictionnels ou historiques. Alexandre le Grand, Eugène Delacroix, Alexandre Dumas, Marie-Antoinette… croisent les personnages d’aujourd’hui, Martin Martin, Alia et Jeanne. Et les acteurs deviennent ainsi, comme le relève Paris-Match, «créateurs de mondes, poètes des mots, magiciens des images mentales, passeurs d’émotions, cinq rois de la métamorphose et de la métempsycose (qui nous) ouvrent les portes d’un monde où les histoires s’entrelacent…» Et c’est «l’embarquement immédiat». Parce que Alexis Michalik a «l’intime conviction que seul le théâtre, générateur inépuisable d’imaginaire, permet ce voyage extraordinaire de siècles en siècles, de continents en continents…»
N.R.