Après avoir vécu plusieurs années dans un gratte-ciel à Abu Dhabi, Samar Dani se voyait dans une maison pleine de fenêtres, d’ouvertures et de lumière. Faute de jardin, elle souhaitait tout au moins une terrasse et un brin de nature autour… Et c’est dans le quartier de Wadi Bou Jmil qu’elle a trouvé son bonheur entre les murs d’un charmant immeuble beyrouthin datant des années 40…
MAISON DU MONDE
Avec une superficie de 110 m2 et une hauteur sous plafond de 5 mètres et demi, il est fort possible de transformer un pied-à-terre en un intérieur bien coquet. Et c’est sans l’aide d’aucun professionnel en matière d’architecture ou de décoration que Samar s’est attelée à la tâche. Ici, l’hôtesse aime improviser et sans cesse innover. Chineuse comme on n’en fait pas, elle parcourt la planète à la recherche d’objets de tous genres. Qu’il s’agisse de tapis, sculptures, tableaux et autres bricoles, son chez-soi est une espèce de maison du monde. Samar cultive une véritable passion pour les bazars. Le Proche et le Moyen-Orient ne sont pas en reste; l’hôtesse y pioche régulièrement des trouvailles. Ses tapis de laine et autres kilims marocains ou turcs, ses sumacs iraniens en sont une magnifique illustration. Une véritable explosion de couleur. «J’adore les tapis, mais je ne les acquiers jamais en fonction de leur valeur matérielle», précise-t-elle. Les tapis, elle en collectionne à profusion à un point tel qu’ils se superposent par endroits… «Peu importe, dit-elle, je ne recherche pas la perfection. Je ne tiens pas à ce que tout soit «assorti», «clean». Ce sont la fantaisie et les couleurs qui priment.» Samar ne se contente pas de sillonner la région, elle va également à la chasse aux trésors aux Indes ou en Amérique latine. Quelques tableaux cubains, hauts en couleurs, animent ses murs.
UN ESPACE OUVERT...
… Sur le séjour, le salon, la salle à manger et la cuisine. Seules deux colonnes typiques des vieilles demeures libanaises composent un cadre face aux larges et hautes fenêtres architecturées à l’ancienne faisant, à elles seules, office de décor. Aucun rideau ne fait écran aux arbres quasi centenaires qui jouxtent l’immeuble situé au cœur de la ville mais dans un quartier très calme. Un élément majeur rayonne dans cet espace ouvert: le papier peint couvrant tout un mur jouxtant fenêtres et balcon. Avec un fond blanc comme tous les murs de la maison et des impressions de couleurs chatoyantes, ce papier peint suédois, chiné sur internet, enchante la salle à manger, elle-même faite d’une ancienne table au style Art Déco que Samar a repeinte en blanc laqué… Les chaises Kartell en plexiglas transparent entourent de façon aérienne cette grande table… Blancheur et luminosité caractérisent ce coin et se reflètent sur l’ensemble de l’espace.
La cuisine est visible de partout… et pour cause: notre hôtesse adore concocter des recettes, et pour elle il n’était absolument pas question de cacher cette partie essentielle de l’intérieur. D’ailleurs, objets décoratifs et tableaux – dont cette magnifique paille tressée et multicolore, acquise au Yémen et servant à l’origine de nappe à poser à même le sol – cohabitent avec marmites et autres casseroles tandis que des tas de petits pots laissent pousser différentes herbes aromatiques: menthe, thym, coriandre… Bols de fruits et bouquets de fleurs agrémentent également l’espace cuisine où, ne laissant rien au hasard, la maîtresse des lieux a décoré le dessus de ses placards de théières égyptiennes et de pots en cuivre fabriqués à Tripoli…
En un mot, cette pièce est entièrement décorée au même titre que le reste de la maison, apportant un surplus de charme à l’ensemble.
Marianne Saradar Barakat