Elle a commencé sa carrière à l’âge de 13 ans sur scène, et n’a pas cessé de jouer depuis que ce soit au théâtre, sur grand ou petit écrans. Elle, c’est Anna Kendrick, star hollywoodienne en devenir. On l’a vue face à George Clooney dans le film de Jason Reitman «In the Air», ou dans les quatre épisodes de la saga «Twilight», ainsi que dans «Into the Woods», «The Hit Girls» et quelques autres œuvres. Dans le dernier film américain de la réalisatrice iranienne Marjane Satrapi, «The Voices», Kendrick joue une jeune femme qui perd littéralement la tête face à Ryan Reynolds et finit dans un réfrigérateur. «Femme Magazine» a rencontré Miss Kendrick au «Mandarin Oriental» à Paris.
Parlez-nous de votre expérience avec la réalisatrice iranienne Marjane Satrapi dans «The Voices».
Tout d’abord je voudrais parler de ma surprise en découvrant le script de «The Voices». Je n’avais jamais lu une histoire, aussi étrange et originale. Celle d’un homme qui écoute son chat. Ce dernier parle effectivement et ordonne à son maître de décapiter sa petite amie à la hache. L’homme s’exécute puis conserve la tête de sa bien-aimée dans le réfrigérateur, puis il reproduit la même scène avec une de ses amies, de telle sorte que les deux têtes se tiennent mutuellement compagnie. Une histoire complètement folle, j’avoue adorer les histoires déjantées comme celle-ci. Mais alors bien sûr un tel scénario ne pouvait pas être attrayant pour le public à moins que le film soit très bien réalisé et joué, rythmé et monté. J’ai des amis qui m’ont mise en garde contre une telle aventure cinématographique et m’ont conseillé la prudence. Je connaissais déjà le travail de Marjane Satrapi dans le domaine de la bande dessinée et du cinéma. J’adore son style. Donc, je lui ai dit oui. Oui à cette première expérience américaine qu’elle tentait avec courage. Et je ne le regrette pas!
Quant à mon expérience avec Marjane Satrapi sur le plateau, elle s’est avérée enrichissante en particulier parce que Marjane combine sa forte personnalité avec une grande capacité d’écoute envers les autres. Elle se comporte de manière psychologique, bienveillante envers les acteurs, et elle sait comment obtenir d’eux précisément ce qu’elle veut. J’aime beaucoup cette forme d’intelligence.
Comment ont été tournées les scènes dans lesquelles votre personnage n’est plus qu’une tête?
Vous savez, la technologie de nos jours est tellement avancée que ces séquences sont plutôt faciles à tourner et monter. Bien sûr, j’avais mon corps tout entier sous ma tête (rires), mais il était entièrement recouvert – à l’exception de ma tête donc – d’un habit moulant de couleur verte, une technologie qui rend les endroits couverts invisibles à l’image. Et une autre compétence technologique a permis d’insérer ma tête dans un réfrigérateur.
Vous avez commencé très tôt dans le show-business, comment cela est-ce arrivé?
À l’inverse de ce que l’on peut croire, ma famille n’est pas dans le show-business du tout. Il se trouve que lors de mon premier voyage à New York venant de Portland avec mon père et ma mère, j’ai assisté à deux ou trois comédies musicales à Broadway. Je suis immédiatement tombée amoureuse du chant, de la danse et de la comédie, choses que je savais déjà faire un petit peu pour m’amuser. Quand je suis rentrée chez nous à nouveau, mes parents m’ont permis de m’inscrire à une école artistique. Je l’ai fait bien entendu et j’ai réussi mes premiers examens haut la main, ce qui m’a permis d’auditionner pour un spectacle à Broadway. Et puis j’ai eu le rôle.
Propos recueillis à Paris par Nabil Massad