Architecte rugbyman, Vincent Eschalier a eu un parcours des plus atypiques. C’est quelque part grâce à la pratique du rugby à un niveau professionnel qu’il a été amené à sillonner le monde et à s’enrichir ainsi au contact des cultures étrangères tout en poursuivant son cursus en architecture. Et puis il y a eu ces passages décisifs, l’un dans le studio de Frank Gehry au moment où celui-ci élaborait le projet de la Fondation Louis Vuitton, et l’autre auprès de Mark Newson qui lui inculque la gestion de projets d’envergure internationale.
Vincent Eschalier a su tirer parti de son expérience ainsi que de ses séjours à l’étranger pour développer une identité propre avec une vision moderne et fonctionnelle des espaces.
Entrepreneur dans l’âme, le jeune architecte a ouvert son agence deux ans seulement après avoir été diplômé de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles.
Il n’hésite pas à se lancer alors dans des projets pour le moins improbables mais qu’il mène à merveille. Parmi ceux-là quatre maisons construites sur le toit d’un immeuble du 13e arrondissement de Paris. Une façon de palier le manque d’espace dans un milieu urbain quelque peu saturé.
L’autre projet audacieux de Vincent Eschalier est la réhabilitation d’une usine désaffectée au cœur de Paris en un ensemble de 17 lofts dont on ne devine pas l’existence depuis la rue. Une sorte de havre de paix et de verdure à l’écart du brouhaha de la ville.
Le chantier colossal qui a duré deux ans fut très compliqué à gérer. Tout d’abord à cause du seul et unique point d’accès à l’usine: une porte d’un mètre d’envergure dans le prolongement de laquelle un étroit couloir souterrain de 45 mètres de long mène au chantier. Un accès réservé aux ouvriers de cette ancienne fabrique de pièces d’imprimerie située en 3ème ligne par rapport à la rue.
L’ancienne usine de la rue d’Hauteville dans le 10e arrondissement de Paris a gardé son allure originale avec ses briques et ses larges fenêtres. Le bâtiment qui date de la Révolution Française est classé monument historique depuis 1927 tout comme l’Hôtel de Bourrienne auquel il est associé.
Le défi consistait à transformer les ateliers en des espaces où il fait bon vivre. L’architecte a commencé par faire le vide à l’intérieur du bâtiment avant de créer 17 entités indépendantes réparties sur 1 500 m2. La hauteur sous plafond vertigineuse a permis de créer des mezzanines auxquelles on accède par des escaliers en colimaçon en acier thermolaqué en noir.
R.C.