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Octobre 2015 N˚268

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Mme à Beyrouth

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LE MUR

LE MUR D.R.

Faites vos jeux. Rien ne va plus. Depuis bien longtemps rien ne va. Madame veut bien l’admettre. Mais là, tout le monde a décidé d’y aller.

Y a d’abord ces jeunes. Qui y croient encore. À ce pays. Qui y croient tant qu’ils ont encore l’énergie de se battre. De descendre dans la rue. De revendiquer. De se faire tabasser, humilier et emprisonner. En 2015, des étudiants, de brillants diplômés, des chômeurs, de romantiques révolutionnaires, pacifistes, sont roués de coups. Pendant que des voyous, eux, circulent en liberté. Il ne fait pas bon d’être honnête dans ce pays. Cela aussi, Madame le savait depuis belle lurette.

D’ailleurs, ils ne seraient pas honnêtes, ces jeunes. Chacun traîne désormais une casserole… Ils seraient des vendus eux aussi… Sur la toile, d’hypothétiques accusations et autres calomnies pleuvent… Certaines, si grotesques! Que Madame a du mal à y croire… Ce dont elle est sûre, néanmoins, c’est de la faillite de l’État… et ça, les manifestants n’y sont pour rien. À commencer par la poubelle! Elle aurait été ramassée, tout ce beau monde serait resté sagement chez lui. Et non, ce n’est pas un complot ourdi par la CIA qui a empêché les différents gouvernements de réparer l’électricité durant toutes ces années. Alors ça oui, pour crier au grand méchant loup et tenter de détourner l’attention, ils sont bien forts. Mais Madame, cette fois, ne les écoute pas.

Elle observe cette nouvelle génération pleine de fougue qui rêve encore d’avenir. Qui croit qu’elle peut changer les choses. Qui refuse d’accepter de rester dans ces conditions… Qui prend la rue… Ces jeunes n’ont rien à perdre. Ils savent que ce pays, en l’état actuel, n’a rien à leur donner. Sans parler de ce qu’il leur a déjà pris. À eux et aux générations passées. Alors ils tentent l’impossible. Celui de le changer. De l’améliorer. Ils prétendent à une vie meilleure. Comment le leur reprocher? S’ils échouent? Eh ben leur valise est déjà faite. Elle sera vite bouclée. Un visa, et ils s’envoleront vers d’autres cieux. Ils essayeront alors de construire une vie normale dans un pays qui le leur permettrait. Et peut-être ne reviendront-ils jamais. Ils ne seront pas les premiers à déchanter. À avoir le cœur brisé. Par ce pays.

Tant d’autres honnêtes hommes et femmes avant eux ont mené de beaux combats, en d’autres temps, d’autres lieux! Mais, aujourd’hui, face à cette vague de révoltes, ces derniers sont soudain frileux, font les oiseaux de mauvais augure, et parlent de chaos… Parce que, depuis belle lurette, ils ont perdu leurs illusions et s’acclimatent désormais à la médiocrité ambiante. Ou parce qu’ils ont intégré le système. Surtout, parce qu’aucun livre d’histoire n’a été écrit, et que chacun reste convaincu que ce ne sont pas ses combats qui ont mené ce pays à sa perte… Parce que tous pensent encore que seules leurs idées sont bonnes. Parce qu’ils sont toujours accrochés à leurs égos ou à des mythes d’un passé révolu.

Et soudain, toute la misère du Liban crève l’écran! Madame ne sait plus où donner de la tête. Elle a l’impression que cela va dans tous les sens. Que tout le monde s’est réveillé d’un coup. Que les revendications s’entremêlent, s’entrechoquent… Que les imposteurs et autres opportunistes surfent sur la vague de la colère du peuple… Mais, à son grand bonheur, même des personnes souffrant de handicaps. et qu’elle n’a pas l’habitude de croiser sur les places publiques libanaises, manifestent aussi! Plus personne ne veut se cacher.

Ils sont tous là. Ou presque… Certains manquent encore cruellement à l’appel. Ils s’entêtent et campent sur leurs positions. Madame veut crever leurs bulles. Qu’ils arrêtent de flotter. Qu’ils redescendent sur terre. Avant que l’embarcation entière ne prenne la mer. Peine perdue! Assis autour d’une table ronde, ils restent coupés du peuple. Un mur! D’ailleurs, aux abords du Centre-Ville, des blocs de béton, après avoir été démontés une première fois, s’empilent de nouveau. Telle est donc leur réponse? S’emmurer?

Madame est désespérée. Mais elle reste déterminée et concentrée sur son objectif. Dans son collimateur, la collection automne-hiver 2015 et toutes les belles boutiques du Down-Town. On l’empêche d’atteindre ses enseignes favorites? Qu’à cela ne tienne! Pour sauver sa séance de shopping et encourager l’économie libanaise, Madame fait de la résistance. Ce petit sac siglé, elle l’aura! Même s’il lui faudra pour cela sauter par-dessus les barbelés!
 

L.Z.

 

 

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Editorial

Chroniques de la vie ordinaire à Beyrouth

Se réveiller en sursaut au son assourdissant des marteaux-piqueurs, ouvrir la fenêtre et humer les odeurs pestilentielles dégagées par les poubelles amoncelées au coin de la rue devant l’immense tour en béton qui a remplacé le jardin de la vieille bâtisse abandonnée.
Remarquer les fils électriques grossièrement enchevêtrés suspendus en l’air.

Déambuler sur les trottoirs éventrés encombrés par divers obstacles ou squattés par les «valets parking». Admirer la valse des citernes bringuebalantes distribuant une eau d’une limpidité douteuse aux citadins dont les réservoirs sont à sec.

EXCLUSIF

«J’ai un caractère bien trempé»

Adolescente, elle faisait déjà la une des grands magazines de mode. Elle est ensuite devenue l’égérie de la marque Burberry entre autres, avant de se lancer dans le cinéma avec de petits rôles d’abord, puis en occupant le haut de l’affiche du film de Jake Schreier «Paper Towns» dans lequel elle interprète Margo, une adolescente fugueuse et mystérieuse à souhait.