«J’ai un caractère bien trempé»
Adolescente, elle faisait déjà la une des grands magazines de mode. Elle est ensuite devenue l’égérie de la marque Burberry entre autres, avant de se lancer dans le cinéma avec de petits rôles d’abord, puis en occupant le haut de l’affiche du film de Jake Schreier «Paper Towns» dans lequel elle interprète Margo, une adolescente fugueuse et mystérieuse à souhait. En attendant de découvrir Cara Delevingne dans le prochain film de Luc Besson, c’est à l’occasion du lancement parisien de «Paper Towns», que nous avons rencontré la It-Girl la plus en vogue sur les réseaux sociaux.
Vous incarnez une jeune fille un peu dans le film «Paper Towns». Vous êtes-vous inspirée de ce que vous êtes dans la vie afin de composer ce rôle?
Non, pas vraiment, même si je lui ai prêté mes traits, ma voix et ma manière de me mouvoir. Mais la ressemblance s’arrête là, car même s’il m’arrive d’être traitée de bizarre ou d’étrange en raison de certains de mes comportements peu compatibles avec ceux des mannequins de manière générale, je ne ressemble en rien à la Margo du film de Jake Schreier. Je ne disparais pas dans la nature sans prévenir mes proches, je ne cherche pas à me rendre intéressante par des comportements à même de susciter l’inquiétude de mon entourage. Je partage cependant une des convictions propres à Margo, celle qui veut que nous ayons tous la capacité de transformer nos rêves en réalité. Autrement, je peux vraiment dire que Margo fut pour moi un rôle de composition.
Fini le mannequinat?
Oui, en ce sens où je ne l’exercerai plus de manière permanente comme c’était le cas. Je pourrais toujours si l’occasion venait à se présenter, participer à un défilé ou représenter une marque de couture ou de beauté, à la seule condition d’en être convaincue bien entendu. Mais mon agenda est bien plus rempli par des tournages que par des présentations de collections à l’heure actuelle.
Les défilés ne vous manquent pas?
Non, je crois vraiment avoir fait le tour de la question en travaillant pour les plus grands noms de la mode. Je ne vois pas très bien ce qu’il me reste à apprendre dans ce domaine, alors que dans l’apprentissage de la comédie, c’est tout un univers qui s’ouvre à moi.
Avez-vous nourri l’envie de devenir actrice dès votre plus jeune âge?
Oui, je me suis depuis toujours imaginée sur un grand écran, donnant la réplique aux stars les plus en vogue, et pendant toute ma période mannequin je jouais à être différents personnages à travers les vêtements que je présentais sur les podiums. D’ailleurs je ne me promène jamais dans des tenues sophistiquées, ce qui prouve bien que la fille sur le catwalk était un personnage que j’interprétais et non moi-même.
Et tout comme Margo dans «Paper Towns», vous transformez vos désirs en réalités?
En un sens, oui. Mais j’ai beaucoup plus les pieds sur terre.
Quelles satisfactions vous apporte le travail d’actrice par rapport au mannequinat?
Je me considère comme une personne impliquée quelle que soit l’activité pratiquée. Je veux dire par là que je prends très au sérieux ce que je fais sans distinction, et du coup je profite à fond des retombées de mon travail et suis heureuse de le pratiquer. Je donne et par conséquent je reçois. Quant à la différence entre les joies du mannequinat et celles d’être comédienne, je dirais seulement que les deuxièmes sont plus profondes du fait qu’elles impliquent plus de responsabilités au départ. Les enjeux sont plus importants lorsque l’on porte sur ses épaules le premier rôle féminin dans un film, ce qui est le cas pour moi dans «Paper Towns», même si j’avais joué dans d’autres films ces quelques dernières années. Mes rôles étaient secondaires, donc moins influents sur le résultat final de l’œuvre. Porter sur un podium une robe dessinée par un grand couturier est également un défi, mais je crois que cela nécessite un peu moins d’investissement personnel, notamment sur la durée. Un film se tourne sur plusieurs mois auxquels il faut ajouter le temps de préparation, alors que l’implication du mannequin dans une collection ne dépasse pas quelques jours, voire une semaine au grand maximum. La satisfaction en retour est proportionnelle à l’investissement de soi.
Mais même en tant que mannequin, on guettait vos moindres faits et gestes sur le podium et même au-delà. Comment avez-vous géré toute cette pression?
Je suis une personne dotée d’un caractère trempé et, par conséquent, je me fais forte de contrôler mon image en toute circonstance. Cela a toujours été le cas quel que soit mon âge. Maintenant je reconnais que le fait de contrôler l’image que je donne de moi sur un podium, le temps d’un défilé, est d’une certaine manière plus aisée que celle rendue dans un film qui dure deux heures et dans lequel je tiens le rôle principal. Mais entre-temps j’ai mûri et me sens capable d’assumer ce que je n’aurais su ou pu faire il y a encore deux ou trois ans. Le cinéma est donc arrivé à temps dans mon existence. Plus tôt, je n’aurais pas su comment le gérer. Quant à la pression, elle relève pour moi du défi et je la considère plutôt comme un élément stimulant.
Vous êtes très présente sur les réseaux sociaux. Pourquoi?
Quand on devient célèbre de nos jours, on se retrouve automatiquement présent au quotidien sur les réseaux, et ce, qu’on le veuille ou pas. Alors, autant le vouloir et gérer la chose soi-même et surtout répondre du tac au tac à toute allégation me concernant faite sur lesdits réseaux. Je vous parlais tout à l’heure de contrôler mon image, et bien cela passe essentiellement par le biais des réseaux justement.
Y a-t-il des causes humanitaires qui vous tiennent à cœur?
Je soutiens vaillamment la cause du droit des femmes dans le monde, et je m’implique également dans des organisations pour la protection de la planète.
De nouveaux films à venir?
Oui, je joue dans le film de Luc Besson «Valérian». Rien à voir avec «Paper Towns», je me diversifie en tant qu’actrice et j’adore cela.
Propos recueillis à Paris par Nabil Massad.