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Décoration

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Le luxe

Le luxe © Olivier Minaire.

Feutré d’une maison-écrin

Digne héritière du talent de son illustre grand-père Pierre Deshays, Aurélia Bire perpétue la tradition familiale au sein de la Maison Jansen. Cette célèbre maison de décoration française fondée il y a près d’un siècle a su s’imposer auprès d’une clientèle prestigieuse et au goût pointu. L’Empereur du Japon, le Shah d’Iran, Coco Chanel, Helena Rubinstein, la famille Kennedy ou encore le Duc et la Duchesse de Windsor et bien d’autres célébrités ont fait confiance à la Maison Jansen.

Outre sa sensibilité et son talent inné, Aurélia Bire a un atout majeur, celui d’avoir baigné dans l’univers de design luxueux et raffiné depuis sa tendre enfance. C’est donc avec brio qu’elle a pris la relève en tant que designer et architecte d’intérieur, mais seulement après avoir mené à bien une carrière dans le conseil en stratégie.

Il s’agissait donc d’un engagement mûrement réfléchi. En 2008, elle n’hésite pas à retourner sur les bancs de l’université pour entreprendre des études d’architecture et de design à Londres avant de reprendre, conjointement avec son frère Stéphane Tenèze, la direction de J.C.T, l’agence créée par leur père Jean-Claude Tenèze.
Forte de ce solide parcours, Aurélia se voit rapidement confier de multiples projets par des clients exigeants. L’un d’eux, un collectionneur d’œuvres d’art, a sollicité la designer afin qu’elle repense un projet que son père avait conçu vingt ans plus tôt. Un défi pour le moins insolite! En effet, comment remettre au goût du jour un écrin pour une magnifique collection d’œuvres d’art sans pour autant transformer les espaces à vivre en un lieu figé à l’image d’un musée?

 

Vivre l’art au quotidien
Aurélia Bire a abordé ce projet avec une certaine aisance. Le client ne lui était pas inconnu puisqu’elle avait déjà réalisé pour lui une résidence d’été et qu’elle connaissait bien ses goûts. Elle a donc repensé entièrement cette maison de 460 m2 de manière à composer un écho entre les œuvres d’art contemporain et le mobilier édité par J.C.T. Un mobilier qui se fond dans cet écrin sans créer de rivalité, comme s’il était là justement pour mettre en valeur la collection d’œuvres d’art.

La designer a privilégié tout d’abord le bien-être, le confort tout en travaillant la lumière afin de créer une atmosphère douce, apaisante, qui mette en valeur les tableaux et sculptures du maître des lieux.

Un design haute couture
Une banquette Puzzle chromée (Megaron) accueille le visiteur tel un contrepoint à la douceur du marbre clair sur lequel se détache un tapis réalisé sur mesure par Diurne. Un lustre monumental de Ombre Portée conçu également sur mesure en laiton et boules de verre Murano dans une forme qui reprend le ruban de Moebius. On l’a compris, quasiment tout dans cette demeure a été conçu et réalisé sur mesure. Du véritable design haute couture!
Notamment dans le salon où le travail raffiné des boiseries et tentures murales met en valeur cette pièce habillée de matériaux nobles aux tons neutres que viennent réveiller les touches de jaune des coussins dessinés par Aurélia et de dorures, comme cette «carpe d’or» à laquelle répondent deux bronzes dorés de Claude et François-Xavier Lalanne.

Des pièces qui ont rejoint la collection du propriétaire sur les conseils de l’architecte d’intérieur. Aurélia a conçu les rideaux tel un vêtement haute couture en réalisant au préalable un travail préliminaire sur toile.
Le salon est inondé de lumière naturelle. Mais, le soir venu, c’est un subtil jeu d’éclairage indirect qui diffuse une ambiance apaisante. Une ambiance propice pour mettre en valeur les couleurs éclatantes de l’œuvre originale du peintre américain Sam Francis, représentant notoire du mouvement «Action Painting».

Dans la salle à manger, Aurélia Bire a poussé la perfection jusqu’à choisir le service d’arts de la table. Y figurent ses propres créations, des verres en cristal irisé ainsi que des assiettes décorées par David Lynch pour la maison Bernardaud en édition limitée pour fêter le 150ème anniversaire de la marque.
La table de la salle à manger signée Fred Brouard constitue une œuvre d’art en elle-même avec son imposant piètement sculptural travaillé en bronze poli. Elle est entourée par six sièges originaux de Giorgetti, le tout étant reflété par un immense miroir mural de Christopher Guy qui donne de la profondeur à ce lieu de convivialité largement ouvert sur le jardin.
Graphiques et élégantes, les armoires Ghost en orme teinté sont ornées de poignées en bronze, créations d’Aurélia Bire pour J.C.T Limited Editions, remplaçant ainsi l’ancien vaisselier qui trônait dans cette pièce autrefois.

Côté chambres, c’est la même atmosphère douce et feutrée qui se poursuit avec un subtil dosage de couleurs ivoire et dorées, écrin parfait pour les lithographies hautes en couleurs de Sonia Delaunay.
Le lit est encadré par deux lampes Increspato en verre de Murano soufflé à la main par le célèbre designer Angelo Donghia posées sur les tables de chevet.
Enfin on ne manque pas d’être interpellé par l’allure originale du valet sculptural Chambre close en cerisier massif de Ceccotti qui complète avec sobriété l’aménagement de la chambre parentale où il fait bon se prélasser.

Enfin, le bureau quelque peu minimaliste a été conçu de manière à aménager un lieu propice à la concentration. Y trône le meuble de bureau fabriqué sur mesure par l’ébéniste Yann Jallu avec un bois moiré imitant le dessin sinueux de fibres et mailles végétales.

Aurélia Bire a réussi la relecture d’un projet signé par son père 20 ans plus tôt en y insufflant une identité contemporaine où les œuvres d’art du propriétaire sont admirablement mises en valeur.
 

Rola Cusson

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Editorial

Chroniques de la vie ordinaire à Beyrouth

Se réveiller en sursaut au son assourdissant des marteaux-piqueurs, ouvrir la fenêtre et humer les odeurs pestilentielles dégagées par les poubelles amoncelées au coin de la rue devant l’immense tour en béton qui a remplacé le jardin de la vieille bâtisse abandonnée.
Remarquer les fils électriques grossièrement enchevêtrés suspendus en l’air.

Déambuler sur les trottoirs éventrés encombrés par divers obstacles ou squattés par les «valets parking». Admirer la valse des citernes bringuebalantes distribuant une eau d’une limpidité douteuse aux citadins dont les réservoirs sont à sec.

EXCLUSIF

«J’ai un caractère bien trempé»

Adolescente, elle faisait déjà la une des grands magazines de mode. Elle est ensuite devenue l’égérie de la marque Burberry entre autres, avant de se lancer dans le cinéma avec de petits rôles d’abord, puis en occupant le haut de l’affiche du film de Jake Schreier «Paper Towns» dans lequel elle interprète Margo, une adolescente fugueuse et mystérieuse à souhait.