Artistes de la région MENA à New York
Le musée Guggenheim de New York a sélectionné le travail de 17 artistes de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, dans le cadre d’une exposition sur l’art contemporain qui voyagera, après le 5 octobre, au musée Pera d’Istanbul en 2017.
L’exposition joue le rôle d’un forum pour des artistes du Moyen-Orient, leur permettant d’explorer des thèmes tels que l’architecture, la géométrie, le modernisme, et s’inscrit dans la perspective des turbulences qui secouent cette région du monde, particulièrement touchée par l’exode des populations et les remodelages géographiques. D’où le titre choisi, «But a storm is blowing from paradise».
Les visiteurs sont invités à dépasser les idées reçues et les clichés sur le monde arabe et à découvrir, à travers les œuvres exposées, le riche héritage et le vécu de ces artistes qui aspirent à transmettre leurs espoirs, leurs expectatives, à dévoiler leurs angoisses et appréhensions et ouvrir la voie à un dialogue constructif entre Orient et Occident.
Parmi les œuvres exposées, «Evaders», une vidéo d’Ori Gersht, raconte le parcours d’un philosophe allemand tentant de fuir la France occupée, ayant échoué il choisit de se suicider… Une histoire qui n’est pas sans rappeler la vie des immigrants d’aujourd’hui. Abbas Akhavan a réalisé une série de moulages en bronze représentant les plantes sur les rives de l’Euphrate. Kader Attia propose une installation avec un énorme plat de couscous, représentant Ghardaïa, un site antique classé au patrimoine mondial en Algérie et dont les habitations traditionnelles ont influencé le modernisme de Le Corbusier… La grille d’acier inoxydable suspendue au plafond, projetant des ombres qui rappellent les contours des tapis sur lesquels les immigrés sans papiers d’Afrique du Nord et d’Asie exhibent leurs marchandises, est signée Nadia Kaabi-Linke. Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, avec une installation de 354 livres placés sur 177 étagères en métal, supposés renfermer au fil des pages des explications sur des clichés shootés durant la guerre civile libanaise par Abdallah Farah, un photographe imaginaire, invitent à prendre conscience qu’il n’y a qu’un fil ténu entre la fabrication des mythes et la réalité… Une vidéo de Mariam Ghani fait un parallèle entre deux situations de guerres: le château Fridericianum à Kassel, en Allemagne, démoli pendant la Seconde Guerre mondiale et réhabilité, et le Palais Dar ul-Aman, à Kaboul, en Afghanistan, bâti en 1929 et actuellement en ruines…
E.T.