La technologie investit la mode
Avec «Manus x Machina: Fashion in an Age of Technology», le Metropolitan Museum of Art de New York a rendu hommage jusqu’en septembre aux maisons de mode et aux grands designers qui ont conjugué le «fait main» traditionnel aux technologies du futur.
Cette exposition consacrée à l’influence des nouvelles technologies sur les processus créatifs en haute couture et dans le prêt-à-porter rassemble plus de 170 pièces réalisées par les plus grands couturiers de notre ère moderne, elle est également l’occasion d’admirer des créations prêt-à-porter et haute couture qui ont inspiré le monde de la mode sur 116 ans, de s’initier à l’histoire de l’étoffe et du tissage et de ses multiples mutations et progressions à travers les années.
À l’ère de l’industrialisation
L’exposition jette un nouveau regard sur la collaboration et la synchronisation entre l’œuvre artisanale et le travail effectué à la machine. À cette fin, les organisateurs ont mis en avant toutes les composantes de la mode. L’idée est de montrer comment les couturiers sont arrivés à concilier le travail fait main, souvent en pièce unique ou en nombre limité portant la désignation «manus», et la fabrication en séries avec la dénomination «machina» et cela depuis le début du XXème siècle, au moment de l’invention de la machine à coudre. «Traditionnellement, la distinction entre la haute couture et le prêt-à-porter reposait sur le fait que les vêtements étaient faits à la main ou à la machine, explique Andrew Bolton, conservateur du Costume Institute. Mais depuis un certain temps, cette distinction est de plus en plus floue car les deux disciplines sont interactives et s’empruntent leurs techniques mutuelles.»
Détails de mode
Une décoration tout en blanc immaculé et des séries d’alcôves en enfilade abritent les modèles répartis en thèmes: broderies, plumes, dentelles, motifs fleuris, paillettes, tulle, sequins, papier, cristaux, fibres de glace, ligne trapèze, impression en 3-D, modélisation par ordinateur, laminage, découpage au laser et soudage ultrasonique…
Un assemblage qui interpelle tant par la qualité de la scénographie, le choix des prototypes et le choix sélectif des créateurs, que par le travail de recherche singulier. Le clou de l’exposition étant une robe de mariée haute couture de 2014, réalisée par Karl Lagerfeld pour Chanel, agrémentée d’une traîne de près de 6 mètres de long, qui occupe le hall central. Les détails de la broderie de la robe sont projetés sur le plafond en forme de dôme.
Elga Trad