L’écoute et l’appréciation de l’art lyrique
Pleine de dynamisme, Lama Tyan entame sa 13ème année d’appréciation de l’ art lyrique. Conférencière d’opéra, elle propose également des voyages musicaux vers les maisons d’opéras les plus prestigieuses. Rencontre avec cette passionnée d’opéra, qui dévoile sa vision de cet art total et noble qui a traversé plus de quatre siècles sans cesser de se réinventer.
Aller à l’opéra, c’est se plonger dans une enveloppe culturelle complète. C’est autant revoir ses classiques que s’immerger dans les pages de littérature et d’histoire ou renouer avec Shakespeare, Victor Hugo ou Goethe. C’est aussi s’intéresser aux conflits du Moyen-Âge jusqu’aux nationalismes européens. C’est également découvrir les grands compositeurs et auteurs d’opéras classiques autant que romantiques, tels que Mozart, Rossini, Verdi, Wagner, Puccini… «Ce qui m’intéresse est la culture; et l’opéra est un tremplin qui permet d’y accéder.» À cela vient s’ajouter une musique sublime, portée par la voix, instrument du cœur par excellence et également au livret qui donne une dimension littéraire au théâtre lyrique…
Aujourd’hui, on assiste à un engouement certain pour l’opéra grâce à deux facteurs majeurs: «l’implication d’une nouvelle génération de chanteurs: divas et divos, chanteurs admirables et merveilleux acteurs à la fois; nous sommes donc loin du «park and bark» rigide, pratiqué par les générations précédentes…»
Le mérite revient également aux metteurs en scène actuels, même si les versions dites classiques servent toujours de référence. À titre d’exemple, Patrice Chereau, Robert Carsen ou encore Martin Kusej, pour ne citer que quelques-uns, replacent la pièce dans un contexte actuel, de manière à l’ancrer dans l’imaginaire du XXIème siècle. «De plus, l’apport d’artistes contemporains pour les décors, tel que William Kentridge, contribue à faire de l’opéra un spectacle d’art réellement total.»
D’une certaine manière, Lama rend l’histoire de la musique accessible à tous, car l’opéra parle de rivalité, d’intrigues amoureuses, de pouvoir, de féerie imaginaire ou encore de drame historique… Plus qu’un spectacle, l’opéra est le miroir de la vie. «D’ailleurs, d’après George Bernard Shaw: un opéra, c’est une histoire où un baryton fait tout pour empêcher un ténor de coucher avec une soprano…»
Lama base son cours également sur l’écoute explicative et permet d’identifier les voix selon leur tessiture. «On note quatre catégories principales de voix: soprano (Anna Netrebko); ténor (Jonas Kaufmann); mezzo-soprano (Elina Garanca) et baryton-basse (Bryn Terfel), mes préférés je l’avoue…»
Comme l’histoire de l’opéra suit l’histoire de la musique à travers ses pièces, les initiés se familiarisent avec les différents courants musicaux: baroque, classique, romantique, vériste et moderne. Pour ne pas lasser son public, Lama ne reprend jamais une œuvre à moins de trois ans d’intervalle. Elle introduit de nouvelles versions, de nouveaux chanteurs, de nouveaux chefs d’orchestre, de nouvelles mises en scène de sorte que ce soit toujours des productions différentes qui sont expliquées.
Lama propose deux cycles de cours par an à l’hôtel Le Gabriel, ainsi qu’un cycle «Les essentiels de l’opéra», à l’Université Pour Tous.
E.T.