Le dynamisme bouillonnant
Guillaume Crédoz a quitté un beau jour sa ville natale de Nantes pour le Canada d’abord où il séjourne le temps de mettre au point en collaboration avec Nicolas Reeves un laser à infrarouges, la «Harpe à nuages». En Turquie, il enseigne et signe maints projets. Mais c’est la Syrie, capitale des Omeyyades, qui l’envoûte.
Au cœur d’un ancien quartier d’échoppes artisanales, il passera deux ans à restaurer les 460 m2 de la demeure du XVIème siècle où vécut Nour el-Houda. Quand les nuages s’assombrirent sur Damas, sa jeune épouse libanaise Soraya repensa au pays natal: «Pour notre chance.» En quatre ans naissent trois ateliers, occupant architectes et graphistes. Le premier voit le jour à la rue Salah Labaki qui a gardé son cachet d’autrefois.
Guillaume, l’architecte créateur de meubles et objets, l’artiste polyvalent, s’installe dans une ancienne boulangerie dont il conserve l’enseigne «The Bakery». Soraya, céramiste passionnée, occupe le coin le plus ensoleillé pour loger son tour de potier, ses poudres de kaolin blanc, de polyamides, ses émaux de glaçure pour céramique. Ici, règne une activité perpétuelle mais sans bousculade, et l’accueil toujours souriant donne chaud au cœur avec ou sans four qui ronfle.
Ordinateurs, table à dessin, la devanture offre au regard émerveillé du passant le «Big Voxel» en pleine action – autrement dit la première machine d’impression en trois dimensions au Liban, superbe œuvre de Guillaume Crédoz avec la précieuse collaboration de Nareg Karaoghlanian. À noter que le bureau d’architecte de Guillaume vient de remporter le concours de la prestigieuse ville de Médina, et que son exposition au Centre-Ville «Affordable design through digital fabrication» a reçu un accueil bien mérité.
Frida Debbané