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Le Dr. Martin Makary

Le Dr. Martin Makary D.R.

Les erreurs médicales, 3ème cause de décès dans le monde

 

Dans le cadre de son partenariat avec John Hopkins Medicine International, le Clemenceau Medical Center (CMC) a accueilli le chirurgien oncologue Martin Makary, dont le livre Unaccountable a été listé parmi les best-sellers du New York Times. L’ouvrage porte sur les erreurs médicales dans les hôpitaux.

 

Bien qu’il porte un nom à résonnance arabe et que sa famille soit originaire d’Égypte, le Dr. Martin Makary est né aux États-Unis et n’a jamais vécu au Moyen-Orient. Pourtant, le Liban occupe une place de choix dans son cœur puisque son grand-père a fait ses études à l’Université Américaine de Beyrouth. Pour Makary, il n’existe pas de bon ou de mauvais médecin. «Pour être un bon médecin, il faut être présent.» Les erreurs médicales représentent la troisième cause de décès aux États-Unis après les maladies cardiovasculaires et le cancer, affirme le praticien. Il raconte l’histoire du président des États-Unis James Garfield qui, blessé par balles et hospitalisé, est mort suite à des complications. Lors de son procès, l’agresseur avait clamé: «J’ai juste tiré sur le président! Ce sont les médecins qui l’ont tué.»

Aujourd’hui, avec plus de 200 sous-spécialisations en médecine, la première cause des complications médicales est l’absence de communication. «Auparavant il n’y avait pas autant de partenaires et autant de médicaments prescrits. Plus de 20% des soins médicaux ne sont pas nécessaires», lance le chirurgien avant d’enchaîner qu’il existe une multitude de procédures médicales inutiles et sans résultat. «On nous a appris à être individualiste et compétitif. Pour devenir compétitif, on ne fait pas la promotion du travail d’équipe.» À titre d’exemple, Makary cite l’abus de l’usage des antidouleurs, les «opioïdes», responsables du décès de nombreux patients âgés de moins de 50 ans.

Selon le spécialiste, le problème provient de la combinaison de plusieurs facteurs. «Tant que la procédure n’est pas dangereuse pour le patient, la porte est ouverte à tous les abus. Souvent on entend des médecins affirmer à leur patient que l’intervention doit se faire en urgence dans les 24 heures. Dans de nombreux cas, il s’agit d’une manipulation de la part du médecin. Sauf de rares exceptions, aucune opération ne doit se faire en urgence. Le patient vit déjà avec la douleur et sa situation ne va pas se dégrader dans les 24 heures.»

S’agissant d’interventions chirurgicales, elles ne sont justifiées que dans le cas où elles peuvent offrir au patient une meilleure qualité de vie. «Quand un patient est en fin de vie, on se demande quel intérêt peut avoir une intervention.»

Son livre Unaccountable est classé parmi les best-sellers du New York Times. La chaîne américaine Fox en a acheté les droits d’auteur pour l’adapter à la télévision. C’est la série The Resident. «Ce livre est basé sur des observations. Je n’écris pas sur des choses que je connais mais sur des choses qui me déconcertent. Je fais la lumière non pas sur des certitudes mais sur des doutes.» Ce livre rassemble des histoires réelles et dévoile la manière dont les choses se passent à l’hôpital. «Une sorte de behind the scene. Je relate ma propre expérience. Pourtant ce sont des histoires auxquelles chaque médecin est confronté, mais il peut poursuivre sa tâche sans en parler. Médecins et infirmiers sont tous impliqués. Nous traitons avec la vie et la mort, et à la fin, nous nous trouvons dans une société qui devient quasiment robotisée.» Dans ce livre, accessible au grand public, le Dr. Martin Makary explique que durant la période où il était résident en médecine, tout ce qu’il souhaitait c’était survivre et devenir un bon médecin. «Souvent on constate que satisfaire un grand professeur devient plus important que la santé et le bien-être du malade. On travaille toutes les nuits dans les hôpitaux, et je pense que c’est déplorable. Plus on est fatigué, plus on commet des erreurs médicales.» La rédaction et la publication de ce livre ont été motivées par un incident auquel le Dr Makary a assisté en milieu hospitalier. «C’est l’histoire d’une patiente qui n’a rien compris à ce qu’on lui faisait et qui s’est retrouvée entraînée dans toute une série de procédures sans le vouloir.» Selon le praticien, seule la transparence est à même de révolutionner le système médical. «Dans ce livre, j’ai parlé de la culture de la médecine, fait la promotion de la sécurité, encouragé les infirmières à parler. Avant, personne n’osait évoquer les erreurs médicales qui, souvent, entraînent la mort du patient.»

En définitive, explique le Dr. Makary, les médecins restent des héros mais il faut toujours encourager les patients à avoir une seconde opinion. «Aujourd’hui, 50 milliards de dollars sont dépensés pour la recherche sur le cancer et à quoi a-t-on abouti? À prolonger la vie de quelques mois.» Il relève que désormais la médecine se dirige plus vers la médication que vers les interventions chirurgicales.

Joëlle Seif

 

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