du Patrimoine Musical du Liban à Jamhour, Zeina Saleh Kayali publie un nouvel ouvrage, «La vie musicale au Liban» aux éditions Geuthner. Préfacé par Gabriel Yared et Béchara el-Khoury, l’ouvrage passe en revue l’identité de la musique libanaise et son évolution depuis le XIXème siècle jusqu’à nos jour
s. Il a été lancé en mai lors d’un dîner à la résidence parisienne de l’ambassadeur du Liban auprès de l’Unesco, le Professeur Khalil Karam.
Même si elle passe ses journées à l’Unesco où elle est chargée de mission auprès de la Délégation Libanaise, Zeina consacre le reste de son temps à promouvoir et valoriser les compositeurs libanais de musique savante.
Elle fut notamment la coordinatrice musicale du projet de jumelage entre Le Festival d’Aix en Provence et celui de Baalbek. Avant le coup d’envoi de la soirée d’ouverture du Festival de Baalbek le 31 juillet et, en hommage à celui-ci, quelques-unes des créations musicales qui allaient y être interprétées ont été présentées en petites formations à Aix, le 7 juillet dernier. «C’est la première fois que Baalbek passait des commandes à autant de compositeurs et de poètes libanais: Béchara el-Khoury, Gabriel Yared, Zad Moultaka, Naji Hakim, Ibrahim Maalouf, Ghadi Rahbani… Il n’y a eu que des créations mondiales!», s’exclame Zeina Saleh Kayali qui qualifie le concert de Baalbek comme «Un acte de bravoure et de résistance culturelle contre la barbarie! »
On apprend entre autres dans ce livre que Wadih Sabra est non seulement le compositeur de l’hymne national du Liban mais aussi des hymnes de la Syrie et de la Turquie à l’époque de l’Empire Ottoman!
Il a aussi écrit des opéras, des oratorios, et c’est le fondateur du Conservatoire National du Liban.
Qu’en est-il de la musique libanaise? Quel a été le rôle des Rahbani dans le développement de son identité?
Le développement de l’identité de la musique libanaise est assez récent. Il est vrai que les Rahbani ont joué un rôle très important notamment avec le «groupe des cinq»: les 2 frères Rahbani, Zaki Nassif, Toufic el-Bacha et Philemon Wehbé. Ils ont créé en 1956 un nouveau genre l’Opérette Libanaise qui n’existait pas avant. Le festival de Baalbek était devenu un vivier de la création musicale libanaise car chaque année y était présentée une nouvelle opérette. Ces compositeurs portaient le nom «groupe des cinq» (3isbat el Khamsa) en hommage au «groupe des cinq» russe. Pour créer une musique nationale libanaise, ils ont transposé le cœur de la musique arabe du Caire au Liban. Jusqu’ici c’était le Caire qui était le centre de la musique arabe.
Rola Cusson