Aujourd’hui, dans ce climat étouffant, insoutenable, nous voilà contraints de gérer une pénurie d’eau pour le moins dramatique qui assèche nos robinets et nous laisse baigner dans l’eau boueuse des citernes encrassées! S’il est vrai que le Liban n’a reçu que 400 mm de précipitations cette année, soit 50% de moins que les moyennes annuelles, s’il est vrai que le Libanais a tendance à surconsommer cet élément si précieux, cela n’enlève rien à l’incompétence mêlée d’inconscience des responsables. À part les spots télévisés et les panneaux invitant les citoyens à épargner cette denrée qui se raréfie, quelles sont les mesures qui ont été prises? Aucune!
Pourtant des stratégies visant à moderniser le secteur incluant des projets de construction de stations d’épuration, de barrages et de réfection des canalisations vieillissantes ont été couchées sur papier et la Banque Mondiale, sollicitée par les autorités libanaises, a accepté de financer une partie du projet d’approvisionnement en eau du Grand Beyrouth, «un projet vital, comme le fait remarquer son site, qui permettra de fournir chaque jour 250 000 mètres cubes d’eau supplémentaires à la capitale et au Mont-Liban.» Mais jusqu’à présent, seuls 10% des ressources en eau du pays sont exploitées! Alors que les projets continuent à traîner depuis des années dans les tiroirs des ministères… Déplorable réalité à l’ombre d’un immobilisme politique qui s’aggrave et freine toute avancée. Pas d’eau, pas de lumière, pas d’oxygène… c’est l’enfer!
Ghada Baraghid