Derrière la voix timide et le regard bleu se cache une jeune fille bien de son temps, soucieuse de protéger la nature et l’environnement. Cela l’a inspirée pour créer des pochettes à partir de sacs en plastique. Un projet que Nour Kays a commencé sur les bancs de la fac et qui a grandi avec elle.
Beaucoup de talent, un amour pour l’art et la création qui s’est manifesté pour Nour dès son tout jeune âge, mais surtout un besoin d’épargner dame nature de la pollution et de la négligence de l’homme. Avec une mère architecte, artiste également, qui a lancé les «Potiers de Bkerzay», il était normal que Nour hérite d’un sens créatif, d’un talent qu’elle a développé au gré des années et qui l’a naturellement menée vers l’art.
Elle obtient, il y a quatre ans, un BS en graphisme à la LAU et décide alors de faire ses premiers pas dans le «fashion design». On la retrouve plus tard à New York où elle suit un mois de stage intensif, y renonce parce que «trop compétitif». Cap alors sur Londres pour un Master en communication et design à la Kingstone University. C’est son projet de diplôme «Fuse|Reuse» qui sera le point de départ de sa collection de pochettes, qu’elle baptisera NK by Nour Kays. Un projet qui redonne vie à des objets oubliés, polluants qu’elle reconvertit en accessoires. «Il faut dire qu’à Londres on initie énormément les jeunes au recyclage et surtout à tout ce qui a trait à la sauvegarde et la protection de l’environnement, affirme la jeune fille. Choisir cette ligne allait de soi pour moi.»
De retour au Liban, Nour travaille à The Firm Branding and Creative Lab. Mais au fond d’elle sommeillait un projet qu’elle décide de réaliser, encouragée par ses parents qui avaient décelé son potentiel créatif, et son envie de protéger la nature grâce à un acte citoyen.
Le processus de création
Septembre 2013: Nour décide d’entamer l’aventure en récupérant des sacs en plastique «qui mettent tant d’années pour se désintégrer» et d’en faire une ligne de pochettes. L’appel est lancé sur les réseaux sociaux, la créatrice récupère tout genre de sacs en plastique des supermarchés et des magasins, et fabrique des boîtes en carton recyclé qu’elle dépose à l’AUB et au restaurant «Tawlé» pour collecter les sacs. Elle en recueille ainsi des centaines, de couleurs et motifs différents… Et selon l’inspiration du moment, elle superpose six sacs, les plie, leur donne la forme, le look et la transparence voulus. Seconde étape, destination Bourj Hammoud chez «un presseur», qui les presse à chaud selon une technique bien précise pour les transformer. Une fois les designs terminés, Nour les assemble et les dote d’une fermeture éclair assortie, en leur donnant la forme d’une trousse de maquillage, ou de voyage, d’un portefeuille ou d’un sac de plage… déclinés en trois tailles. «Chaque mètre carré de ce nouveau matériau nécessite la transformation de 24 sacs environ.» Des sacs résistants à l’eau et au soleil, pour tout âge, et adaptés à tous les styles et looks, mais surtout qui conjuguent le beau à l’écolo.
Lamia Sfeir Darouni
